Le quartier Aïn Sebaâ de Casablanca a vécu un mois de mai difficile. D’ordinaire paisible, il a vu trois de ses enfants disparaitre le même jour. La police envisageait autant la thèse d’une fugue que celle d’un kidnapping.
Tout a commencé un mercredi. Une fille de treize ans ne rentre pas chez elle alors qu’elle n’a jamais plus de trente minutes de retard. Inquiets, ses parents rendent visite aux voisins, demandant s’ils l’ont vue. Ils apprennent alors qu’elle ne s’est pas rendue au collège ce jour-là, aucune de ses amies ne l’y a vu. Ils contactent alors la police, qui commence son enquête.
Elle découvre avec stupeur que ce n’est pas une fille mais trois filles qui ont disparu du quartier le même jour. Par chance, l’enquête progresse vite et les pistes affluent. On apprend que les jeunes filles sont à Essaouira (ville portuaire à 360 km au sud de Casablanca). Le vendredi suivant, dans la matinée, elles sont arrêtées en compagnie de deux jeunes hommes de 24 et 16 ans. Ils étaient attablés dans un café du centre-ville pour leur petit-déjeuner.
Les jeunes gens ont été reconduits à Casablanca où ils ont passé des examens médicaux. Ils ont révélé qu’une des jeunes filles étaient enceinte. Son amant, le jeune de 24 ans a été placé en détention préventive pour détournement de mineures. C’est lui qui a financé et organisé la fugue. Il a incité la jeune fille a parlé de ce projet à ses amies. Cela faisait une quinzaine de jour qu’elle essayait de les convaincre, parlant du comportement agressif de leurs parents et d’études qui ne mèneront à rien. La destination finale des fugitifs était Safi. L’affaire qui s’est déroulée du 14 au 16 mai n’a été révélée par la police que très récemment.