Suite à l’appel du collectif «Parité et démocratie» les femmes marocaines ont battu le pavé pour se faire entendre lors de la journée consacrée à elles. C’est dire que l’occasion prêtait bien à une dénonciation de certains regards portés sur la femme arabe et qui visiblement ont libre cours.
Certains propos venant des autorités ont de quoi irriter et susciter l’indignation. En effet, le chef du parti islamiste Justice et développement (Pjd), Abdelilah Benkirane à travers une sortie le 17 juin 2014 a attisé la colère des femmes marocaines en déclarant : «Les femmes qui travaillent ne trouvent plus le temps de se consacrer à leurs enfants et à leur famille».
Et de remuer le couteau dans la plaie : «C’est une faute», a-t-il ajouté. Cette déclaration a suscité un tollé général dans la gente féminine qui visiblement n’a pas oublié ces propos. Et comme une réponse de la bergère au berger, le 08 mars dernier soit neuf mois plus tard, les femmes marocaines ont tenu à lui rabattre le caquet en exigeant que la parité soit traduite dans les faits.
«Par cette marche, nous voulons prouver au monde que les femmes marocaines sont des militantes, qui n’hésitent pas à répondre présentes sur le terrain », a déclaré Amina Sabil membre du collectif «Parité et démocratie».
Pour sa part, Fouza Assouli présidente de la Fédération de la ligue démocratique pour les droits des femmes a vivement réagi contre ces propos macho qui sont les reflets des survivances de certaines conceptions sur la femme. Celle d’être toujours au foyer. «Nous dénonçons le recul enregistré dans le domaine des doits des femmes ces dernières années», a-t-elle protesté.
Et pourtant, la capacité de la femme à jouer des rôles décisionnels a pourtant été reconnue par la Constitution marocaine. Elle prône l’égalité des droits et enjoint l’Etat à traduire dans les faits ces textes.
Dans cette perspective, le gouvernement a annoncé récemment l’adoption d’une instance chargée de veiller à l’application des textes. Mais, selon les associations, l’Etat marocain tarde les choses. Ce qui est décrié par ces associations devant la recrudescence de certains faits. A en croire Fouza Assouli, 30.000 cas de mariage des mineures par an sont recensés auxquelles s’ajoutent les violences conjugales, la précarité salariale…