Maroc: Et les 6.000 prisonniers marocains en Espagne, on en fait quoi ?

Afriquinfos Editeur
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« Viens commettre un crime en Espagne, ici les prisons sont super ! » Surprenant ? C’est la consigne lancée par les Marocains détenus dans les prisons espagnoles. Un paradoxe qui pourrait expliquer pourquoi le roi du Maroc n’a fait aucune demande de grâce ou d’extradition à Juan Carlos Ier pendant qu’il était en visite au pays. Il y en aurait pourtant plus de 6.000 sur le territoire espagnol.

Impossible d’être passé à côté du gigantesque scandale qui a ébranlé le Maroc dernièrement, et plus particulièrement sa figure royale, Mohammed VI. Ayant gracié, parmi 48 prisonniers espagnols, un pédophile récidiviste du nom de Daniel Galvan, il s’est attiré les foudres du pays tout entier. Au-delà des vives critiques qui ont été émises sur ce pouvoir royal particulier consistant à faire libérer purement et simplement un individu inculpé pour une faute quelconque, certains ont soulevé une question gênante : et nos prisonniers à nous, pourquoi le roi d’Espagne ne les libère pas ?

Seulement voilà : il n’est pas sûr du tout que les prisonniers en question veuillent vraiment être libérés. « Ils veulent rester en Espagne à n’importe quel prix », témoigne un fonctionnaire de centre pénitencier espagnol au journal El Confidencial Digital. En fait, certains Marocains viendraient même expressément en Espagne pour commettre un délit et être envoyé en prison.

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Les conditions d’incarcération en Espagne seraient en effet bien meilleures que celles des prisons marocaines, et parfois plus supportable que la précarité absolue, même accompagnée de liberté.

Les prisonniers marocains, ils ressemblent à quoi?

Les fonctionnaires interrogés par le média espagnol dépeignent le portrait type du détenu originaire du Maroc, dont la plupart sont inculpés pour trafic de drogue.

Tout d’abord, ils sont « très tranquilles », beaucoup plus que les prisonniers d’autres nationalités, à commencer par les Espagnols eux-mêmes. « C’est comme ça qu’on les reconnaît très facilement », confie-t-on.

Par ailleurs, ils s’intègrent très bien avec le reste des prisonniers, même quand il y a différences religieuses ou culturelles. En revanche, ils ont beaucoup de mal à obéir aux femmes gardiennes, même si celles-ci ont la même autorité de fait que leurs collègues masculins.

Du côté religieux, les Marocains prient visiblement dans leur cellule. Ils identifient dès leur arrivée le mur orienté vers La Mecque, et prient en privé, plutôt que dans la cour. De même, ils observent généralement le Ramadan, vivant de préférence la nuit durant la période de jeûne.

Avec plus de 6.000 prisonniers en Espagne, le Maroc se classe premier parmi les étrangers incarcérés dans le pays. Mais à la lumière de ces témoignages, il semblerait que le petit ‘oubli’ de Mohammed VI soit en réalité largement bienvenu…

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