Dans la journée de dimanche, M. Cissé est allé voir IBK, l'ancien Premier ministre malien, pour "le féliciter et lui souhaiter bonne chance pour le Mali", et selon une source proche d'IBK, M. Cissé s'est dit "disposé" à accompagner le nouveau président dans l'accomplissement de sa mission à la tête du Mali.
A l'issue du premier tour du 28 juillet, Ibrahim Boubacar Kéita du Rassemblement pour le Mali (RPM) et Soumaïla Cissé de l'Union pour la république et la démocratie (URD) ont obtenu respectivement 39,79% et 19,70% des voix, selon les chiffres officiels.
En vertu de la loi électorale du Mali, les résultats officiels pour le second tour doivent être publiés dans les cinq jours suivant le scrutin, mais selon des estimations non confirmées, Ibrahim Boubacar Kéita détiendrait une avance considérable sur son adversaire Soumaïla Cissé.
Dans une déclaration à la presse faite dimanche en mi-journée au siège de l'URD, le coordinateur national de la campagne de M. Cissé, Gouagnon Coulibaly, a remis en cause la crédibilité de ces résultats, affirmant que le scrutin a été lourdement entaché par des fraudes avérées.
Les irrégularités dans le second tour du scrutin ont "gravement entaché la crédibilité" des résultats en attente, a estimé M. Coulibaly.
Mais selon la Mission de l'ONU au Mali (MINUSMA), aucun incident majeur ne s'est produit dimanche lors du second tour de l'élection présidentielle, a déclaré lundi le porte-parole adjoint de l'ONU, Eduardo del Buey.
"La Mission de l'ONU au Mali n'a rapporté aucun incident majeur, toutefois, de fortes précipitations ont entravé le bon déroulement des opérations de vote dans de nombreuses régions du pays", a déclaré Eduardo del Buey lors d'un point de presse.
Le chef de la mission d'observation électorale de l'Union africaine (UA), Edem Kodjo, a pour sa part répondu qu'il n'a aucune preuve et qu'il revient à la Cour constitutionelle de juger du fondement des allégations.
"Je n'ai aucune preuve entre les mains. Il appartient à la Cour constitutionelle de dire si les allégations qui ont été faites sont fondées. Nous n'avons rien observé", a déclaré à Xinhua Edem Kodjo, ex-Premier ministre du Togo et observateur en chef de l'UA.
Pour l'UA, le scrutin de dimanche est "conforme aux critères de crédibilité et de transparence" et il est recommandé aux partis politiques d'"attendre les résultats dans le calme", selon une déclaration de la mission de l'UA parvenue à Xinhua.
De son côté, la mission d'observation électorale de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a affirmé lundi que le scrutin du second tour s'est déroulé "de manière libre, transparente et crédible".