C’est un contingent de médiateurs qui a pris d’assaut le nord Mali ce mardi 17 mars. Ainsi, tous les regards étaient tournés vers Kidal en vue d’un dénouement pacifique de la crise malienne. La mission à laquelle ont assisté la Russie, la Chine et les représentants de la médiation internationale, consistait à amener les leaders des groupes rebelles à fumer le calumet de la paix. Une mission délicate et qui s’est avéré un échec du moins pour le moment.
C’était prévisible malgré le forcing au nom de la médiation. Comme signe précurseur de cet échec, les populations du nord Mali s’étaient opposées à l’accord de paix à l’issue d’une consultation organisée par leurs leaders. De plus, il n’y a pas eu d’avancées notables dans les discussions. Selon des sources, la partie des chefs du nord Mali est restée sur sa position. Des propos très durs auraient été lancés. Pour la CMA, les textes proposés par la médiation algérienne ne permettaient pas une issue favorable. La CMA a exprimé sa préoccupation de discuter directement avec le gouvernement malien. « Le texte ne satisfait personne », a déclaré Moussa Acharatoumane du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). Et d’ajouter: « Il faut donc discuter ensemble de nos réserves respectives et améliorer ce qui est possible ».
De son côté, le vice-président du Mouvement national de libération de l’Azawad Mahamadou Djéri Maiga (MNLA) a regretté que l’accord de paix n’ait pas pris en compte certains aspects. « Les aspirations du peuple ne sont pas dans ce document », a-t-il laissé entendre. Toutefois, il reconnaît que le document de paix à parapher à Alger le 1er mars est une « bonne base de travail ». La position tranchée des chefs rebelles a visiblement eu d’écho favorable. Selon un médiateur, c’est une interpellation. « à nous d’imaginer maintenant de nouvelles solutions pour arriver à un accord », a-t-il indiqué.
Pour les leaders des groupes rebelles du Mali, l’accord de paix d’Alger était incomplet. Ils souhaitent donc que le document prenne en compte leurs revendications entre autres, la reconnaissance de l’Azawad comme une entité politique, juridique et territoriale ; la réparation des dommages causés à l’Azawad par l’Etat malien depuis 1963…Ces différents points ont bloqué l’accord de paix. Ainsi, une nouvelle réunion est prévue dans les tout prochains jours afin de tenter de ramener les parties à faire des efforts suprêmes pour la paix dans le nord devenu très agité au Mali. Des diplomates européens, des représentants de l’Union européenne se rendront très probablement mardi prochain à Kidal pour « faire avancer les choses », selon un membre de la délégation.
C’est en 2012 que le nord du Mali est écartelé par des groupes Jihadistes. Depuis, beaucoup d’actes criminels y ont été commis par ces groupes au nom de la religion musulmane.
Anani GALLEY