Les Maliens appelés à s’unir pour faire face à l’avancée des rebelles

Afriquinfos Editeur
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Le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR), composé d'une quarantaine de partis politiques et d'associations de la société civile opposés au coup d'Etat, a exprimé sa "vive émotion à la suite de l'entrée des troupes rebelles à Kidal, Bourem et Ansongo le vendredi 30 mars 2012".

"Le FDR est gravement préoccupé par les menaces persistantes qui pèsent sur l'intégrité du territoire et l'unité de la nation. Il lance un vibrant appel à l'ensemble des forces vives de la nation (…) afin que, dans un élan patriotique, tous réalisent que le Mali est en danger et qu'il est indispensable que nous nous donnions la main pour sauver l'existence de notre nation", souligne ce regroupement dans un communiqué reçu samedi.

Tout en exhortant la rébellion à un cessez-le feu immédiat, le FDR a aussi demandé à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) d'apporter "en extrême urgence un appui conséquent au Mali pour restaurer la paix et l'intégrité du territoire".

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"Parti politique, société civil, confession religieuse, militaire au pouvoir, mettons notre indifférence de cote pour sauver notre pays(…) nous exhorter à poser des actes au service de la nation malienne", souligne S. Camara, haut responsable d'un parti politique.

Mais, ces appels à l'union sacrée n'ont pas mis fin aux critiques contre la junte militaire que nombreux Maliens rendent en partie responsable de la situation actuelle.

"Vous pensez que ces gens ont le cran nécessaire pour gérer la crise du nord? Vous pensez que ces gens ont la capacité et l' expérience de négocier la paix avec les rebelles?", s'insurge un syndicaliste dont la confédération syndicale soutient pourtant la junte.

"C'est pathétique tout ça. Une République indépendante depuis 50 ans perd son président en quatre heures de combats menés par des sous-officiers. En une semaine, elle perd 60% de son territoire. Son armée continue encore de parler de repli tactique. Son nouveau chef affirme devant la débandade que tout est en train d'être mis en oeuvre pour retourner la situation", s'offusque Aboubacrine Assadek Ag Hamahady, professeur de math à l'Université des Sciences et Techniques de Bamako réputé pour sa neutralité dans les débats politiques.

Pour lui, "l'armée n'existe plus. En pleine guerre, quand la troupe ne répond plus aux officiers supérieurs alors rien ne va plus. Il faut une discipline de fer pour faire face aux tirs d'un ennemi".

Vendredi, les rebelles touareg ont pris la ville de Kidal (nord- est) et auraient déjà un pied dans la ville de Gao.

Le président ivoirien Alassane Ouattara, qui assume la présidence de la Cedeao, avait annoncé la mise en alerte de 2.000 militaires de la Cedeao, qui a précisé que cette décision a été prise "dans le but de préserver à tout prix l'intégrité territoriale du Mali".