Le gouvernement malien a procédé le 14 août à la nomination du capitaine Amadou Haya Sanogo au grade de général de corps d'armée à titre exceptionnel à compter du 1er août 2013. L'ex-capitaine Sanogo est l'auteur du coup d'Etat militaire du 22 mars 2012 ayant renversé le président Amadou Toumani Touré dit ATT.
Mais cette nomination fait présentement débat au sein de l'opinion malienne. Samedi dernier, le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et la République (FDR), un regroupement de partis politiques et d'organisations de la société civile malienne, estime que le capitaine Sanogo ne méritait pas une telle promotion, et entend saisir le Tribunal administratif pour demander l'annulation du décret de nomination.
"Il faut voir le contexte de cette nomination et non pas être aveuglé par des questions existentielles. Le capitaine a assumé pendant quelques jours la fonction de chef suprême des armées et au cours de cette période, il a signé les décrets de nominations du chef d'état-major général des armées et des chefs d'état-major et directeurs de services centraux. Pour cette raison et conformément aux règlements militaires, il ne peut plus intégrer la chaine de commandement et ne peut plus être sous les ordres d'un autre chef militaire autre que le président de la République, chef suprême des armées", a expliqué cet officier de communication de l'armée malienne.
"S'il doit rester dans l'armée, il devra être le plus haut gradé. Et c'est cette décision que le président de la République par intérim a pris en le nommant général de corps d'armée, le plus haut gradé de l'armée en activité. Ce n'est pas une première d'ailleurs dans l'armée, l'ancien président Moussa Traoré a passé du grade de Lieutenant à celui de Colonel aussitôt après le coup d'Etat de 1968. Des ex combattants ont été promus officiers supérieurs en 1993 alors qu'ils n'avaient effectué aucune formation dans ce sens. L'ex-président Amadou Toumani Touré, auteur du putsch de 1991 a été promu au grade de général de brigade par Alpha Oumar Konaré, alors qu'il était Lieutenant-colonel au moment de la transition", a-t-il précisé.
Selon un magistrat militaire, le tribunal administratif n'est pas qualifié pour diligenter une question qui relève du règlement de service des armées et du texte toute arme (TTA). Cette pratique est essentiellement fondée sur les traditions militaires.