Mali : Les rebelles touaregs défient la junte militaire et encercle Kidal

Afriquinfos Editeur
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La junte est déjà rattrapée par l'histoire quant à la gestion de cette insurrection militaire. En effet, non seulement le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) avait refusé la main tendue des putschistes, mais il a accentué la pression militaire sur le terrain.

Selon de nombreuses sources militaires et civiles, la ville de Kidal est totalement cernée aujourd'hui par les troupes rebelles dont l'objectif est d'abord d'affamer l'armée régulière et l'administration locale afin de les pousser à leur abandonner cette localité stratégique. Un objectif qu'elles ne sont plus loin d'atteindre car, selon nos sources militaires, les désertions se multiplient dans les rangs des forces régulières au profit du MNLA. C'est ainsi qu'un officier intégré aurait rejoint le mouvement avec 22 éléments et d'importants équipements militaires.

Dimanche, une patrouille commune de l'armée et du "Gandoïso" (milice d'autodéfense) est tombée dans une embuscade meurtrière des rebelles entre Goundam et Ménaka. Si nos sources ne sont pas très précises sur le bilan, elles fonts état de plusieurs morts et blessés graves.

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Le seul atout de la junte serait aujourd'hui la profonde division entre les forces rebelles qui entourent Kidal. En effet, l'Ansar Dine, un groupe d'islamistes touaregs armés avait affirmé le week-end dernier qu'il s'apprêtait à prendre Kidal. "Grâce à Allah, le Tout puissant, grâce à ses bénédictions, nous allons prendre très bientôt nos terres de Kidal, dans l'Adrar des Iforas, berceau des Touareg", disait un communiqué publié par ces islamistes le samedi dernier. C'est dire que Kidal est convoitée aussi bien par le MNLA que par l'Ansar Dine et une confrontation est inévitable entre ces deux groupes de rebelles pour contrôler la localité.

Pour faire face à la situation, l'armée malienne a reçu le renfort de membres des milices sonrhaï de "Ganda Koy" et "Gandaïso". Celles-ci ont été dans le temps utilisées contre les précédentes rébellions touarègues. "Nous sommes près de 200 jeunes déterminés à défendre notre région et notre pays. L'armée malienne nous a donné aujourd'hui des armes et des treillis pour combattre les ennemis du pays. Nous sommes déjà dans le camp militaire de Gao", a témoigné l'un de ces jeunes miliciens.

"Les jeunes ont décidé de combattre l'ennemi, et nous leur avons fait de la place à nos côtés. Aujourd'hui, la situation est très grave sur le terrain et est loin d'être en notre faveur. Tous les soutiens sont donc les bienvenus… L'important, c'est de défendre la patrie", se défend un officier récemment dépêché à Gao pour renforcer le commandement militaire dans cette région stratégique située à près d'un millier de kilomètres au nord de Bamako.