Le 18 avril 2016, une manifestation avait débuté sur la «Place de la Liberté à Kidal». Selon les premières informations disponibles, la foule composée des enfants, s’était ensuite dirigée vers l’aérodrome de Kidal où la manifestation a dégénéré. Certains manifestants, munis notamment de cocktails Molotov, s’étaient alors introduits par effraction sur la piste sécurisée par la MINUSMA, saccageant et mettant le feu aux installations sécuritaires, un incident qui a fait deux morts et plusieurs blessés dans la masse.
Suite à ces actes violents, la MINUSMA avait immédiatement diligenté une enquête préliminaire interne selon les procédures applicables des Nations Unies, afin de déterminer les faits et circonstances de ce grave incident ayant causé des pertes de vies humaines.
Pour l’heure, le premier constat n’a pas permis de déterminer l’origine des tirs meurtriers avec certitude. Cette enquête se poursuit et sera complétée dans les meilleurs délais par une deuxième phase plus approfondie qui devrait permettre d’établir les causes exactes de l’incident et de dégager des responsabilités éventuelles à la lumière des éléments que les enquêteurs auront pu recueillir.
Par ailleurs, l’enquête préliminaire indique que les Casques bleus ont effectué des tirs de sommation tandis que des manifestants, repliés dans un container, y mettaient le feu. Des postes d’observation ont également été enflammés par les manifestants. Afin de protéger ses installations et son personnel de la violence de la foule, les forces de maintien de l’ordre de la MINUSMA ont également utilisé du gaz lacrymogène afin de disperser les manifestants, puis se sont retirés quand la situation est devenue incontrôlable.
Des violences inacceptables selon M. Annadif
«La MINUSMA déplore et regrette profondément les pertes en vies humaines et les blessures occasionnées suite cet événement. Cependant, le recours à la violence, sous quelque forme que ce soit, envers nos forces, ainsi que la destruction de nos installations au niveau de l’aérodrome sont inacceptables.
Ce sont des actes délictueux qui n’honorent personne et bénéficient avant tout aux ennemis de la paix, à moins que les instigateurs de ces manifestations soient eux-mêmes contre la paix. La MINUSMA est par ailleurs vivement préoccupée par l’instrumentalisation d’enfants lors de telles manifestations violentes et la condamne vigoureusement», a déclaré M. Annadif. «Nous allons donc procéder à une investigation plus approfondie pour établir les faits exacts car malheureusement, aucun des éléments recueillis dans le cadre de l’enquête préliminaire n’a pu établir avec certitude la provenance des tirs meurtriers, ni le, ou les auteurs. A cet effet, nous aurons besoin de la pleine coopération de toutes les parties pour compléter l’investigation», a-t-il souligné.
La MINUSMA regrette les retombées négatives de ces évènements sur les efforts engagés pour venir en aide aux populations.
«Cette piste d’atterrissage de Kidal est un élément essentiel pour l’approvisionnement de l’aide humanitaire, le soutien aux populations locales, ainsi que pour les opérations de la MINUSMA et des forces partenaires. Une fois de plus, plusieurs mois de réhabilitation et de lourds moyens financiers seront nécessaires avant de la rendre opérationnelle, pénalisant lourdement les populations du Nord dans l’acheminement des dividendes de la paix.
La MINUSMA ne pourra pas renouveler la réhabilitation de l’aérodrome sans des garanties politiques et sécuritaires. Après avoir été dévastée, la piste est à présent occupée», a précisé le RSSG, tout en encourageant la coopération effective de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) pour assurer la sécurisation de la zone de l’aéroport.
Toutefois, M. Annadif a réitéré l’engagement continu de la MINUSMA à soutenir la stabilisation du Mali et la mise en œuvre de l’Accord de paix conformément à son mandat.
Innocente NICE