Mali : Pour Paris, l’intervention militaire est une nécessité

Afriquinfos Editeur
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"Je pense que c'est une nécessité (…) Il y a des centaines de fondamentalistes organisés en bandes qui font à la fois du trafic d’armes, du trafic de drogue et du trafic d'hommes, avec ces otages, et ils sont animés directement ou indirectement par Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique). Aqmi c'est Al-Qaïda, ce n'est pas rien", a déclaré mardi matin au micro de France Inter le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

"Et c'est à 1 200 kilomètres de la France, de l'Europe. Donc notre sécurité est en cause. Et l'intégrité du Mali c'est aussi la sécurité de l'Europe, c' est pourquoi une intervention est souhaitable, est souhaitée", a-t-il martelé.

"Il importe que le Mali retrouve son intégrité, que les Africains retrouvent leurs frontières. Et c'est tout à fait indispensable pour éviter qu'il y ait un engrenage vers le terrorisme qui se mette en œuvre au Sahel", a conclu le ministre, refusant néanmoins de se prononcer sur le calendrier d'une éventuelle intervention.

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"Nous avons une trentaine de jours pour présenter un concept, un programme aux Nations Unies, au Conseil de sécurité, pour le faire voter", a pour sa part déclaré le même jour sur France 2 le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius,

Le chef de la diplomatie française a estimé que la seconde résolution qui devrait être votée par le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies portera sur trois sujets.

"Premièrement le sujet sécuritaire. Il faut que le Mali se réorganise militairement et ensuite qu'il y ait des forces suffisantes pour aller affronter les terroristes", a expliqué M. Fabius.

"Deuxièmement, il faut qu'il y ait un renforcement politique à la fois du pouvoir et puis pour discuter avec ceux du Nord qui ne sont pas des terroristes", a-t-il poursuivi.

"Et troisièmement, il y a un aspect humanitaire, parce que là-bas il y a un développement à opérer et il y a des gens qui sont dans une misère épouvantable. Donc nous allons faire cela, et, je le répète, c'est aux Africains d'agir mais, nous, nous allons les aider", a-t-il conclu.

Interrogé sur le calendrier de l'intervention, M. Fabius a estimé que "le plus tôt sera le mieux", ajoutant qu' "il peut y avoir déjà des actions dans quelques semaines".

En septembre, le président de la République française, François Hollande, avait affirmé à l'ONU son souhait de voir une intervention militaire se mettre en place rapidement au Nord-Mali.

"Il n'y a pas de temps à perdre (…) il faut que le Mali retrouve l'intégrité de son territoire et que le terrorisme soit écarté de cette zone du Sahel", avait-il déclaré le 25 septembre devant la 67e Assemblée générale des Nations Unies, réaffirmant la disponibilité de Paris à soutenir les initiatives que prendront les Africains.