Mali : L’accord-cadre a été encore "violé" à travers la fixation du délai de la transition à douze mois

Afriquinfos Editeur
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Pour rappel, les Chefs d'Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), ont tenu une session extraordinaire le 26 avril à Abidjan (Côte d'Ivoire) afin d'examiner la situation politique, sécuritaire et humanitaire au Mali et en Guinée Bissau.

Evoquant les décisions prises lors de ce sommet, M. Koné a rappelé : "les Chefs d'Etat et de Gouvernement décident de porter la transition au Mali sur une période de 12 mois, au cours desquels les élections présidentielles doivent être organisées pour choisir un nouveau Président".

Il a aussi rappelé un autre aspect de ce même point : "le Sommet décide également d'étendre le mandat des organes de transition, notamment le Président par Intérim, le Premier Ministre et le Gouvernement sur cette période de 12 mois pour assurer, dans la limite des pouvoirs qui leurs sont conférés par la Constitution, la continuité de la gouvernance du pays".

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Après avoir rappelé les deux aspects de cette décision, M. Koné estime que "Il n'appartient pas à la Cedeao de décider seule de l'avenir du Mali sans le point de vue des maliens, habitants d'un pays souverain et indépendant".

M. Koné a précisé qu'Ouagadougou il a été clairement dit que "la durée de la transition dépendra du temps qu'on mettra à recouvrir tout le territoire occupé", avant de s'interroger en ces termes "Cela est-ce possible en un an ?".

Celui-ci a "déploré" le fait que les contours de la transition soient "discutés" en dehors du Mali (c'est-à-dire à Abidjan) et des Maliens. Il a aussi "déploré l'inexistence" des structures organisées au Mali, pour "contester" les décisions de la Cedeao.

Dans ses "inquiétudes" par rapport à la durée de la transition, il souligne qu'en cas d'"incapacité ou d'incompétence" du gouvernement, sachant que l'Assemblée nationale ne peut pas le démettre, "que faire alors pendant ces 12 mois?".

Dans ses propositions de solutions, M. Koné préconise "la tenue d'une convention ou d'une conférence nationale lors de laquelle, l'ensemble des Maliens doivent décider de mettre de côté leurs égos, de se retrouver pour parler de l'avenir du Mali". S'agissant du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDRE), M. Koné s'interroge également sur la position de la Cedeao qui, rappelle-t-il, "demande aux membres du CNRDRE de retourner dans les casernes et de se consacrer à leur mission régalienne de défense du territoire". De l'avis de M. Koné, la Cedeao est obligée de tenir compte du CNRDRE, sinon, ajoute-t-il, "Qu'est-ce que les membres du CNRDRE, signataires de l'accord-cadre, vont décider étant dans les casernes?".

Quant au déploiement de la Force en Attente de la Cedeao avec effet immédiat conformément au mandat approuvé, M. Koné voit en cela "comme l'envoi des militaires de la Cedeao au sud du Mali, pour sécuriser les organes de transition", d'où son interrogation "Et le nord du pays?".

Par ailleurs, au sein de l'armée malienne, certains hauts gradés notamment de Kati ont clairement exprimé leur "désapprobation" face à l'arrivée des troupes de la Cedeao au Mali.