Mali: Comment va pouvoir opérer désormais la MINUSMA sans appui aérien de Barkhane?

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Bamako (© 2022 Afriquinfos)- Le Conseil de Sécurité de l’ONU a entériné le prolongement pour 12 mois de la Mission de maintien de la Paix au Mali (MINUSMA). Un déploiement qui va se poursuivre sans l’appui aérien Barkhane qui a encore quelques mois pour quitter le Mali.

Et de 9 pour la Minusma, qui pendant encore 12 mois sera déployée au Mali. La force onusienne boucle ainsi sa 9ème année de présence dans le pays. Cette reconduction du mandat de la Mission onusienne intervient dans un contexte particulier. Bamako s’est depuis quelques mois adjoint les services de la société de sécurité privée russe, Wagner, et mène avec son armée et celle-ci des opérations militaires dans le centre du pays. Depuis, de nombreuses violations des droits de l’Homme ont été constatées et attribuées aux forces armées maliennes et aux mercenaires russes. Rien qu’entre janvier et mars, d’après la Minusma, l’armée malienne a commis 320 violations des droits humains. Des informations démenties par Bamako.

Conséquence, les tensions entre les autorités de Transition du Mali et la France ont atteint leur paroxysme en février, lorsque la France et ses partenaires européens ont décidé de mettre fin à leurs opérations antiterroristes au Mali, l’opération Barkhane et la Task Force Takuba. Le mois dernier, le Mali a mis fin à sa participation à la force régionale de lutte contre le terrorisme, le Groupe des cinq pour la Force conjointe du Sahel (FC-G5S).

C’est dans ce contexte que la MINUSMA prolonge d’un an son mandat au Mali. Le dernier rapport du Secrétaire général sur le Mali, daté du 2 juin, indique que le départ des forces françaises et internationales est susceptible de créer un vide dans certaines parties du Mali que les groupes armés terroristes pourraient exploiter. En effet, la sortie de Barkhane et Takuba, ainsi que le retrait du Mali du FC-G5S signifient que la responsabilité des opérations antiterroristes «incombe uniquement aux Forces de défense et de sécurité maliennes». Ni ces dernières, ni la MINUSMA ne peuvent désormais plus compter sur le soutien de Barkhane, notamment son appui aérien.

L’absence de la force française se fait déjà sentir sur le terrain. Les violences impliquant des groupes affiliés à l’État islamique du Grand Sahara (ISGS) en mars et avril derniers dans les régions de Gao et Ménaka, ont fait des centaines de morts civils et provoqué le déplacement de 32.000 personnes à Ménaka.

S. B.