Malaise dans les médias sénégalais à cause du fisc

Afriquinfos Editeur
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Le fisc a bloqué les comptes bancaires de plusieurs groupes de presse aussi bien du secteur privé que du secteur public pour non paiement d'arriérés d'impôts estimés par un journal local à 7,8 milliards.

 La presse sénégalaise, arguant de difficultés, avait obtenu de l'ancien régime une amnistie fiscale en 2011. Apparemment ces difficultés demeurent et le président du Conseil des éditeurs de presse du Sénégal, Madiambal Diagne, a jugé que la situation est devenue "inquiétante". "Si les  montants importants dus au fisc sont recouvrés de force, cela risque de tuer les entreprises de presse à terme […] Aucune entreprise de presse ne va fonctionner dans ce pays que ce soit les radios, les journaux comme les télévisons, si l'administration fiscale fait prévaloir toutes ses prérogatives", a-t-il ajouté.

Un autre patron de presse, Thierno Talla, a plaidé pour un régime fiscal particulier pour les entreprises de presse. En attendant une éventuelle révision de la fiscalité, les patrons de presse demandent à l'Etat de suspendre le recouvrement forcé et d'ouvrir des discussions avec les entreprises concernées. De leur côté, les autorités sénégalaises semblent ouvertes à cette demande faite plusieurs fois par les responsables des médias.

"Les entreprises de presse doivent être des entreprises comme toutes les autres et être assujetties aux impôts. Heureusement, les patrons ne le refusent pas. Ils nous demandent tout simplement, de revoir les modalités et nous allons examiner cette question", a expliqué récemment le directeur des impôts Amadou Bâ. De son côté, son directeur de la législation, El Hadj Ibrahima Diop, a expliqué que les actions initiées par les services fiscales sur les entreprises de presse sont normales. Il s'agit de recouvrement de taxes et d'impôts déjà prélevés, a-t-il précisé.

 "Il n'y a pas à s'inquiéter", a-t-il affirmé, soulignant que les services fiscaux sont prêts pour négocier avec les entreprises de presse pour trouver un moratoire.

 Le président sénégalais, Macky Sall, a exhorté le 16 mai dernier son gouvernement à "appuyer les entreprises de presse, tout en veillant au respect des dispositions du Code du travail et des conventions collectives régissant les métiers de l'information et la communication".