Mae Jemison, première femme afro dans l’espace voici 31 années déjà !

Afriquinfos Editeur
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Alabama (© 2023 Afriquinfos)- 31 ans bientôt que Mae Jemison a inscrit son nom dans l’histoire en devenant la première femme d’ascendance africaine à voyager dans l’espace à bord de la navette spatiale Endeavour. Ce voyage se déroulait du 12 au 20 septembre 1992 dans le cadre d’une mission STS-47. Jemison était chargée de conduire des expériences sur les cellules osseuses et le mal de l’espace.

Dans ce voyage de rêve, entamé le 12 septembre 1992, la charge émotionnelle est d’autant plus forte pour Mae Jemison, qu’il s’effectue à bord d’un appareil qui avait été conçu pour remplacer la navette Challenger, pulvérisée lors du tragique accident de 1986. Cette catastrophe ne l’avait pas découragée. Au contraire. Après des études d’ingénierie en génie chimique, puis de médecine, la jeune femme postule, en 1987, au programme de formation de la Nasa. Sur 2 000 candidats, elle fera partie des 14 sélectionnés et rejoint le Centre Kennedy en Floride.

L’aventure spatiale a éveillé sa conscience sur les enjeux environnementaux. Dans un entretien accordé en 2018 à France 24, tout en évoquant l’ « incroyable planète bleue, forte et résistante » qu’elle avait eu la chance de voir de là-haut, elle mettait en garde : « La Terre n’a pas besoin de nous, nous avons besoin de la Terre. »

Médecin et ingénieure, née le 17 octobre 1956 en Alabama dans une famille modeste, Mae Jemison fait partie du club très restreint des femmes astronautes. Bardée de diplômes et de distinctions, elle met sa notoriété au service de ses combats pour l’environnement et contre les inégalités.

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Fille d’un père superviseur de maintenance et d’une mère enseignante, elle est élevée à Chicago dans l’Illinois. Déjà intéressée par une carrière d’astronaute au lycée, elle parvient à intégrer la prestigieuse université de Stanford en 1973 à l’âge de 16 ans seulement. Elle en sort diplômée en ingénierie chimique en 1977, y ayant aussi étudié les études africaines et afro-américaines. Après ce diplôme, elle intègre la toute aussi prestigieuse université de Cornell d’où elle sort docteure en médecine en 1981. Dans ce cadre, elle contribue notamment à l’élaboration d’un vaccin contre l’hépatite B.

Entrée à la NASA et voyage dans l’espace

En 1986, Mae Jemison décide de tenter une nouvelle aventure dans le domaine de la science. Elle réalisa l’année suivante son rêve d’entrer dans la NASA.

Les amateurs de la saga Star Trek l’auront peut-être reconnue. Mae Jemison joue le lieutenant Palmer dans Second Chances, un épisode de la saison 6 de la deuxième itération de la série américaine à succès. Nous sommes en 1993, soit une année après la mission spatiale qui l’a fait entrer dans l’histoire. Depuis 2017, elle a sa figurine dans le set de Lego « The Women of Nasa » (les Femmes de la Nasa).

Nourrie par le combat de Martin Luther King pour les droits civiques

Durant son parcours scolaire et universitaire, elle a souvent été confrontée au racisme et au sexisme mais n’a jamais baissé les bras. Nous sommes dans les années 1960, en pleine bataille contre la ségrégation raciale. Mae est de la génération qui a été abreuvée par le combat pour les droits civiques de Martin Luther King. Elle s’engage comme représentante des étudiants noirs à l’université et persévère dans les études.

Elle veut développer le goût des sciences chez les jeunes et chez les femmes, particulièrement dans les populations noires. Elle crée pour cela la Fondation Dorothy Jemison, du nom de sa mère, qui porte le projet « The Earth We Share » et organise des camps scientifiques internationaux destinés aux adolescents.

Depuis 2010, Mae Jemison dirige la mission 100 Years Starship, une initiative de la Nasa pour conduire des études sur les voyages interstellaires et la présence de l’Homme sur la Lune ou sur Mars. Cela ne l’empêche pas de garder les pieds sur terre : « Malgré mon envie d’aller sur Mars, ce n’est pas un plan B pour notre civilisation et notre espèce. Ce dont nous avons besoin pour aller au-delà du Système solaire, c’est également ce dont nous avons besoin pour survivre sur ce vaisseau qu’est la Terre : être écoresponsables », affirmait-elle, lucide et combative, en juin 2018, lors d’une conférence à Paris. La même année, en décembre, à l’occasion de la COP24 à Katowice (Pologne), son appel à « une prise de conscience face aux menaces de changement climatique » avait fait écho dans le monde entier. À la tribune, elle lançait qu’il s’agissait là sans doute du « problème le plus important auquel l’humanité ait jamais été confrontée ».

V.A.