Sur la grande île de l’océan indien, un mini séisme a éclaté. A l’unanimité, les élus du peuple ont désavoué leur Chef de l’Etat. Porté à la tête du pays après le long intermède d’Andry Rajoelina, le président malgache n’a jamais été aussi fragile malgré sa sérénité affichée face aux médias. En présence du Premier ministre Jean Ravelonarivo, il a botté en touche les accusations portées contre lui et s’est posé plutôt en rassembleur. « Les Malgaches se donnent la main pour développer le pays », a-t-il déclaré. Et d’ajouter: « Je veux rassurer la population malgache et la communauté internationale. Je suis là en tant que président de la République élu pour exercer ma fonction ».
Hery Rajaonarimampianina a profité de la tribune pour tacler sérieusement les députés frondeurs. Il leur a reproché d’être des corrompus qui placent leurs intérêts personnels au dessus de l’intérêt national. Le président n’a pas été du tout tendre envers les représentants du peuple à l’assemblée nationale. Mallettes de billets, bourrages de l’urne sont entre autres, le paquet des diatribes envoyées aux députés. Se posant en victime expiatoire (Car de son aveu, il leur a refusé certaines facilités), le Chef de l’Etat ne cède pas pour autant à ce vote de défiance.
Il revient à la Haute cour constitutionnelle (HCC) de statuer sur la requête déposée par les députés cet après-midi. Visiblement serein, le président malgache, n’envisage pas dissoudre l’Assemblée nationale. A l’en croire, c’est pour préserver la stabilité et la réconciliation nationale.
A seulement 18 mois d’exercice du pouvoir Hery Rajaonarimampianina serait-il poussé vers la sortie. Les prochains jours nous situeront sur l’avenir de cette grande île qui n’est pas totalement remise du passé.
Anani GALLEY
