Tombé entre un week-end et un mardi 1er mai, qui est férié à Madagascar à cause de la Fête du Travail, le lundi 30 avril a été décrété le 24 avril dernier par la présidence de la transition comme chômée mais payée sur tout le territoire national malgache.
Déjà, la prise de décision ne suit pas les règles puisque le décret fixant les jours fériés pour l'année 2012 et adopté le 17 janvier en Conseil de gouvernement, a déjà stipulé que « toute journée qui sera déclarée chômée et payée, fera l'objet d'autres décrets publiés une semaine à l'avance ».
Les autorités actuelles n'ont pourtant pas donné les raisons de cette décision qui, selon les observateurs politiques, est considéré comme une mesure d'apaisement vues les grèves et les manifestations ici et là entamées par les opposants du régime actuel.
Pour un dirigeant d'une entreprise de presse qui a voulu garder l'anonymat, « le fait de ne pas paraître un quotidien en une seule journée engendre déjà beaucoup de pertes pour la société alors que les salaires des employés sont toujours payés, en complet, malgré cette journée de non parution».
« Nous imprimons plus de 30.000 exemplaires de journaux à 400 Ariary (1 dollar équivaut à 2.000 Ariary) en une journée. A part la vente, les publicitaires potentiels n'annoncent pas et décalent leur insertion alors que c'est une source de revenu de plus pour nous. En outre, ce mois de mai sera fatale car, à part les week- end, il y aura encore 3 autres jours que nous ne paraissons pas dont le 1er mai, le 17 mai l'Ascension et le 28 mai le lundi de Pentecôte », s'est-il plaint.
De leur côté, les salariés, surtout ceux du secteur public se réjouissent de cette journée. Par contre, les paysans qui travaillent pour leur propre compte et les entreprises privées qui ont besoin des services des fonctionnaires publics devraient attendre mercredi prochain pour effectuer leur paperasse administrative.
« La journée chômées ne devront pas être une décision de coup de tête du régime actuel mais devront être décidées dès le début de l'année entre toutes les parties prenantes, que ce soit du secteur privé ou du public, pour que chacun puisse prendre des mesures à l'avance et prévoir des solutions pour ces décisions », a-t-on informé.