Le village de Fanivelona où habite une partie de l'ethnie Antambahoaka, a été la première localité de Mananjary située à 450 kilomètres d'Antananarivo, la capitale malgache, à bannir la pratique ancestrale « fady kambana », ou « tabou des jumeaux ».
Cette pratique datée de plusieurs années, oblige les parents de cette ethnie à mettre les jumeaux à l'écart des autres membres de la famille sous prétexte qu'une malédiction frapperait ces jumeaux et ses parents biologiques si les deux enfants sont élevés ensemble.
En cas de résistance, la famille qui ne voulait pas suivre cette pratique ancestrale est obligée de déménager, de quitter la région et de vivre loin de la ville. En même temps, elle est interdite d'accès au « Tragnobe », une sorte de maison des chefs coutumiers où les grandes décisions sur les lignées Antambahoaka sont prises.
Le 5 juillet 1982, le village de Fanivelonam a pu lever l'interdit grâce à l'implication des acteurs communautaires dont les administrations, l'église catholique, la Croix-Rouge locale, les chefs traditionnels, les parents biologiques ainsi que les jeunes voulant du changement.
« 45 individus nés jumeaux y vivent en harmonie actuellement, sans avoir jeté aucune malédiction sur leurs parents biologiques, ni sur leur communauté » a-t-on rapporté. « Toute enfant a droit à la vie, à la survie et au développement », a précisé le PNUD et l'objectif est de lever la pratique d'abandon des jumeaux à Mananjary et spécialement chez l'ethnie Antambahoaka. La pratique est loin d'être éradiquée : lundi dernier, deux enfants jumeaux ont été ramassés dans un caféier à Mananjary. Ils ont été ramenés dans un panier au centre d'accueil et de transit des Enfants abandonnés de cette ville.