Voilà maintenant 4 ans que l’île est plongée dans une crise politique qui ne se résout toujours pas. Une crise qui la mine de l’intérieur et pourrait bien causer sa propre perte. La Banque mondiale a publié son « Evaluation des Politiques et Institution d’Afrique » (CPIA), sur laquelle Madagascar occupe une position très préoccupante, bien en-dessous de la moyenne pour la région sub-saharienne.
« Non seulement tous les indicateurs sont au rouge, mais il lui faudra du temps et beaucoup de moyens pour pouvoir s’en sortir » affirme la Banque mondiale, peu optimiste quant au futur du pays. « L’engrenage de fragilité » dans lequel est pris Madagascar est un marasme duquel il sera très difficile de sortir, surtout sans aide extérieure.
Or, l’évaluation en question sert de base aux institutions d’aide aux pays d’Afrique, comme l’Association Internationale du Développement (IDA), qui alloue ses soutiens financiers en fonction notamment de la stabilité politique et institutionnelle du pays.
L’évaluation porte sur quatre critères : la gestion économique, les politiques structurelles, celles qui sont relatives à l’inclusion social et l’équité, la gestion du secteur public et des institutions. Madagascar obtient des notes dramatiquement basses dans presque tous ces domaines, à l’exception de la gestion économique qui demeure correcte. Mais qui ne suffit pas à sauver le pays.
« La priorité aujourd’hui pour pouvoir redémarrer doit passer par la reconstruction de l’Etat et le rétablissement des différentes institutions », maintient Eric Rakotoarisoa, chercheur et enseignant à l’université d’Antananarivo au journal Les Nouvelles.
Un idéal qui, malheureusement, ne se profile pas à l’horizon…
Afriquinfos
