Lors de l'ouverture de la session extraordinaire du parlement, le président de la chambre basse ou du Congrès de la transition ( CT) malgache, Mamy Rakotoarivelo, qui est également le chef de la délégation de la mouvance de l'ancien président malgache, Marc Ravalomanana, a exhorté les membres du CT « de faire preuve de détermination et de franchise dans l'examen et le vote de cette loi d'amnistie car cette loi marque la réelle volonté des politiciens de se pardonner ». De son côté, le président de la chambre haute ou le Conseil Supérieur de la transition (CST), Dolin Rasolosoa, a encouragé les membres des groupes parlementaires de se donner la main et de penser à l'intérêt national plutôt qu'à leurs propres intérêts dans l'adoption de cette Loi. Un des membres du CST, Sylvain Rabetsaroana et président du parti AVI, partisan de l'actuel président de la transition, Andry Rajoelina, a précisé que ce projet de loi doit être revu dans l'intérêt de la population et du pays. Il a continué qu'il n'accepte pas qu'on accorde gratuitement l'amnistie aux politiciens et aux citoyens qui ont mis le pays à terre.
Membre du CST et appartenant au parti politique AREMA, et fervent supporter du mouvement populaire en 2009, Vaovao Benjamin, a indiqué que son parti a déjà revendiqué l'amnistie depuis le 25 septembre 2002 au temps où il était encore sénateur. « Nous aimerions juste apporter une amélioration dans la mise en pratique de la loi d'amnistie et voir ce qui manque par rapport à ce qui a déjà été mise en application au niveau international», a-t-il précisé. Pour la mouvance de l'ancien président malgache Zafy Albert, Marcel Miandrisoa a affirmé que le projet de Loi d'amnistie en cours ne tient pas la route. Les acteurs concernés sont à la fois juges et parties et octroient et bénéficient de l'amnistie en même temps. Cette Loi doit être conçue par le Conseil du Fampihavanana Malagasy (CFM) (ou Conseil de la Réconciliation Nationale) et non par l'Exécutif lui-même.
Le secrétaire général du parti Libéralisme économique et actions démocratiques pour la reconstruction (Leader Fanilo), Alain Rakotomavo, a, quant à lui, suggéré que ceux qui sont condamnés pour détournement de fonds ne devraient pas bénéficier de l'amnistie car quelqu'un qui a détourné de l'argent public ne devrait pas diriger un pays. Marc Ravalomanana s'est affirmé de son côté que ce projet de loi est un projet de loi d'amnistie générale qui permettra de faire cesser les souffrances de ceux qui se trouvent en prison, et ne concerne pourtant pas ceux qui ont pris le pouvoir d'une manière inique.
Notons que l'adoption de ce projet de Loi d'amnistie a un enjeu majeur dans le processus de sortie de crise malgache. Le Premier ministre de consensus, Omer Beriziky s'est rendu compte des difficultés rencontrées par le gouvernement dans l'élaboration et la rédaction de ce projet de loi mais il s'est dit satisfait du grand pas accompli. Il a même déclaré qu'il « appartient au parlement de décider de l'amnistie, s'il faut y apporter des amendements ou s'il faut l'adopter tel qu'elle est proposée ».