Ces deux projets seront mis en œuvre par deux organisations non gouvernementales (ONG) intervenant en milieu carcéral le Handicap International et Grandir Dignement et touchent les établissements pénitentiaires d'Antananarivo (Antanimora), de Diégo (au nord), de Mahajanga (ouest), de Toamasina et Vatomandry (à l’est), et de Toliara (au sud) pour une durée de deux ans.
Pour Handicap International, le projet intitulé « Quartiers d’avenir : de la détention à la réinsertion » s'inscrit dans la consolidation et la pérennisation d'un modèle d'intervention psychosociale sur les établissements pénitentiaires de Mahajanga, Toamasina, Toliara, Vatomandry et le quartier mineur d'Antanimora.
5.000 personnes détenues devraient pouvoir bénéficier de ce projet qui contribuera à assurer les besoins fondamentaux de ces personnes en matière de santé et d'hygiène.
Handicap International prévoit la formation des infirmiers pénitentiaires, un soutien en matière de désinsectisation, la mise en place d'ateliers de fabrication de savons, des micro-projets socio-éducatifs, de bibliothèque et des cours d'alphabétisation, a- t-on mentionné.
En outre, les personnes en souffrance psychologique bénéficieront d'un accompagnement social pour leur réinsertion au sein de la communauté. Pour sa part, Grandir Dignement interviendra au quotidien grâce à une équipe de travailleurs sociaux au sein des centres de rééducation pénitentiaires de Mandrosoa d'Antananarivo et de Joffreville (Diégo).
Dans son projet « Défense des droits de l'enfant au sein des établissements pénitentiaires pour mineurs », Grandir Dignement a comme objectif de scolariser et faire bénéficier d'un suivi éducatif et judiciaire 250 mineurs de 9 à 18 ans de ces établissements.
Parallèlement et afin de préserver les mineurs du monde carcéral, des mesures alternatives à la détention telles que le suivi à domicile seront mises en place sous réserve de l'aval des autorités s publiques concernées, a-t-on souligné.
Selon la délégation de l'UE à Madagascar, depuis la crise malgache, le milieu carcéral se caractérise par une surpopulation critique et une insuffisance notoire en ressources humaines et matérielles. A la fin 2011, la capacité d'accueil dans l'ensemble des établissements pénitentiaires est de 10.199 alors qu'on dénombre 18.796 détenus soit un taux d'occupation moyen de 184%. De plus, les effectifs sont composés à plus de 50% d'individus en attente de jugement.