L’UE intensifie la lutte contre les bactéries résistantes aux médicaments

Afriquinfos Editeur
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Ces nouveaux projets de recherche s'ajouteront au travail actuellement en cours pour mettre au point de nouveaux médicaments et de nouveaux traitements, a dit la Commissaire à la recherche et à l'innovation, Mme Maire Geoghegan-Quinn.  Le Commissaire européen à la santé, Tonio Borg, a pour sa part exprimé "sa profonde inquiétude à l'idée que les antibiotiques, qui nous ont permis de traiter des infections bactériennes autrefois mortelles et de sauver de nombreuses vies, sont aujourd'hui de moins en moins efficaces". Il a insisté sur la mise en œuvre du plan d'action de la Commission européenne pour combattre de manière concertée la résistance aux antimicrobiens, chez l'homme comme chez les animaux.

L'Union européenne (UE) a investi quelque 800 millions d'euros dans la recherche sur la résistance aux antimicrobiens dans le cadre de l'Initiative en matière de médicaments innovants. Les nouveaux projets de recherche, financés par l'UE à hauteur de 91 millions d'euros, réuniront 44 petites et moyennes entreprises, des universités et d'autres organes de recherche et viseront à mettre au point de nouveaux antimicrobiens ou des solutions de remplacement, telles que des phages ou des vaccins. Ils traiteront aussi le problème de la résistance aux antibiotiques au sein de la chaîne alimentaire et s'intéresseront aux nanotechnologies susceptibles de fournir des médicaments antimicrobiens.

 Maîtriser la résistance aux antimicrobiens, un chemin encore long

La Commission européenne avait établi en 2011 un plan d'action pour endiguer la progression de la résistance aux antimicrobiens. Il définit sept domaines prioritaires, de l'utilisation appropriée des antimicrobiens tant chez l'homme que chez les animaux à la recherche et l'innovation, de la coopération internationale en vue de maîtriser les risques de résistances aux antimicrobiens à la communication, l'éducation et la formation.

Les résultats d'un sondage publié vendredi par la Commission européenne révèlent une diminution du recours aux antibiotiques à usage humain depuis 2009 et une prise de conscience croissante au sein du public du fait que les antibiotiques n'éliminent pas les virus. Les données publiées parallèlement par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies viennent toutefois tempérer ces bonnes nouvelles, en signalant une prolifération marquée en Europe de bactéries résistantes à de nombreuses molécules, notamment les carbapénèmes, des antibiotiques utilisés comme ultime moyen thérapeutique pour traiter les infections associées aux soins de santé.

 Les antimicrobiens qui constituent des médicaments indispensables à l'homme et aux animaux, peuvent aussi être utilisés comme produits désinfectants, antiseptiques et autres produits d'hygiène. Or, des bactéries ont fini par devenir résistantes aux antibiotiques. Cette résistance est à l'origine de cas d'infections nosocomiales, d'infections des voies respiratoires, de méningites, de maladies diarrhéiques et d'infections sexuellement transmissibles. Les bactéries résistantes peuvent se transmettre de l'animal à l'homme via la chaîne alimentaire ou par contact direct. La résistance aux antimicrobiens a été reconnue comme une menace grave pour la santé publique dans les années 1990. Depuis, la Commission a lancé plusieurs initiatives et actions pour contrer cette menace, dans les domaines de la médecine humaine et vétérinaire, des denrées alimentaires et des aliments pour animaux comme de la recherche scientifique.