L’ONU rejette la requête kenyane visant à repousser le procès de ses dirigeants

Afriquinfos Editeur
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Le refus du conseil d'accéder à la requête illustre la fracture croissante entre l'Afrique et l'Occident.

Pour que la requête passe, il aurait fallu obtenir les neuf votes favorables nécessaires et aucun veto des cinq membres permanents dotés du pouvoir de veto (Royaume-Uni, Chine, France, Russie et Etats-Unis). Huit pays se sont abstenus et l'Azerbaïdjian, la Chine, le Maroc, le Pakistan, la Russie, le Rwanda et le Togo ont voté pour.

"La raison et le droit ont été jetés par la fenêtre", a déclaré l'ambassadeur du Kenya Macharia Kamau à la suite du vote. "On a laissé s'installer la peur et la méfiance. L'Afrique est déçue et nous le regrettons profondément."

Plus de 1.000 personnes ont été tuées, 3.500 blessées et 600.000 déplacées dans le sillage des élections de 2007 et la CPI a fini par inculper le président kenyan Uhuru Kenyatta et le vice-président William Ruto de crimes contre l'humanité, entre autres chefs d'inculpation. Le procès de M. Ruto a déjà démarré à La Haye où siège le CPI. Celui de M. Kenyatta a été repoussé à février prochain.

Ce délai, qui a obtenu le soutien de l'Union Africaine, avait été demandé afin de permettre aux dirigeants kenyans de gérer les conséquences du massacre au centre commercial Westgate qui s'est déroulé à Nairobi en septembre, au cours duquel plus de 60 personnes ont trouvé la mort.

Les accusés argumentent qu'au moins l'un d'entre eux devrait rester au Kenya à tout moment, et la CPI les a autorisé à participer à certains rendez-vous spécifiques mais a refusé de leur accorder un traitement de faveur allant à l'encontre des procédures habituelles.