Ce nouveau protocole de 270 pages est publié par l'' Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Les équipes ont travaillé deux ans sur ce rapport financé par le HCR.
Un des auteurs, le professeur hollandais Mark van Ommeren, a expliqué à Xinhua que "les personnes qui ont effectué les travaux de recherches, ont vérifié les pratiques dans six différents pays et langues afin d'avoir une meilleure vue des pratiques en cours".
Il a jouté que "la rédaction d'un tel document constitue une grande première".
L'OMS déclare que ce protocole thérapeutique permettra aux intervenants en santé primaire, du monde entier, d'apporter un soutien psychosocial de base aux réfugiés ainsi qu'aux personnes qui ont été exposées dans d'autres situations à un traumatisme ( conflit, désastre naturel, violence, accident de voiture..) ou à la perte d'un proche.
Lors d'une précédente étude menée par l'OMS dans 21 pays, plus de 10 % des personnes interrogées ont indiqué avoir été témoins de violences (21,8 %) ; avoir été victimes de violences interpersonnelles (18,8 %), d'accidents (17,7 %) ou de la guerre ( 16,2 %) ; ou encore avoir été témoins d'un traumatisme chez un proche (12,5%). Selon cette même étude, près de 3,6 % de la population mondiale avait souffert d'un état de stress post- traumatique au cours de l'année précédente.
Mark van Ommeren, scientifique au Département OMS Santé mentale et abus de substances psychoactives, a déclaré à Xinhua que les particularités de ce protocole est le fait que d'une part, "il constate que les soins médicaux actuellement pratiqués dans le cadre de post- traumatique peuvent constituer une source de stress pour le patient" et d'autre part "il formule une recommandation contre l'utilisation de tranquillisants".
Selon le Professeur van Ommeren "rien ne prouve que anxiolytiques sont efficaces contre les symptômes de stress imputables à un traumatisme récent. Ils pourraient même allonger le temps nécessaire pour se remettre d'événements potentiellement traumatisants".
"Les benzodiazépines (anxiolytiques) ne devraient pas être prescrits pour réduire les symptômes aigus de stress post- traumatique ou les problèmes de sommeil au cours du premier mois suivant un événement potentiellement traumatisant", recommande l' OMS.
Le Pr Mark van Ommeren espère que ce protocole permettra aux gouvernements de mettre sur pieds des équipes de formation nationales qui prendra en charge l'état de stress post-traumatique au même titre que d'autres troubles mentaux courants.
Le Programme d'action mondial pour la santé mentale de l'OMS ( mhGAP) a été créé en 2008 en vue de renforcer les soins pour les troubles mentaux, neurologiques et liés à l'usage de substances psychoactives, ce au moyen de protocoles thérapeutiques simples pouvant être utilisés par les médecins et les infirmiers qui prodiguent des soins de santé primaires.