Cependant, les conditions dans lesquelles ces Egyptiens ont réalisé ce nouvel exploit sont symptomatiques des énormes efforts que l’Afrique doit encore déployer pour professionnaliser son foot. Et tenter de concurrencer l’Europe et l’Amérique latine sur la planète du ballon rond.
Durant toute sa campagne africaine en C1 (Ligue africaine des champions) cette année qui s’achève, Al Ahly, le club le plus titré d’Afrique (7 trophées en C1 enlevés depuis sa victoire du 17 novembre 2012), n’a livré qu’un match en Egypte (!!), en raison de la suspension du championnat national, suite au drame humain de février 2012 à Port Saïd. Cette suspension, décalque du grand malaise que traverse le foot égyptien depuis plusieurs mois n’a pas pour autant empêché les Egyptiens de disposer du minimum de conditions physiques pour enlever leur septième C1. Il est bien vrai que le parcours des champions d’Afrique 2012 dans la plus prestigieuse des compétitions de clubs africains n’a pas été de tout repos. Le match nul qu’ils avaient concédé durant le match aller de la finale du 17 novembre dernier en a été une preuve suffisante.
Toutefois, si aucune autre équipe en forme du continent n’a réussi à damer le pion aux Cairotes, cela signifie indirectement que les clubs de l’élite du foot sur le continent noir ont encore du pain sur la planche pour atteindre le vrai professionnalisme ! Soit les autres championnats en Afrique sont à des années-lumière du niveau du foot égyptien, soit les Pharaons sont trop forts pour le reste du continent noir et sont par conséquence les premiers d’une classe de paresseux… Invétérés.
En renversant la vapeur de la finale aller à Tunis samedi dernier, les Egyptiens ont pour leur part réussi un exploit qu’il sera difficile de rééditer sous peu en Afrique et dans le reste du monde. C’est à tout l’avantage et à l’honneur du club centenaire du Caire. Mais arracher une suprême victoire sans disputer une ou des compétitions locales ne saurait être gage de sérénité. C’est connu de tous ; le foot n’est pas une science, et sa beauté réside surtout dans l’incertitude sur l’issue d’un match, jusqu’au coup de sifflet final.
Cependant, qu’une formation à court de compétitions nationales s’impose devant tous est le signe que les grands clubs d’Afrique ont l’impérieux devoir de sortir de leur léthargie. Des matches amicaux, des séances d’entraînement n’ont jamais remplacé une vraie compétition. En phase finale du Mondial des clubs en fin d’année, Al Ahly devrait payer cash ce manque de compétitions face aux meilleurs artistes du ballon rond sur la planète. Même si les Egyptiens demeurent, d’une part, capables de rééditer le coup du Tp Mazembe qui a disputé, contre toute attente, il y a près de deux ans, la finale de la Coupe du monde des clubs. Et d’autre part, l’effectif d’Al Ahly est truffé d’internationaux égyptiens et étrangers.
A deux ans de la prochaine Coupe du monde, ces impérities sus-citées en Afrique démontrent une fois encore que ce continent ne dispose toujours pas de nation à même de lui ramener le Mondial, en dépit des dizaines de virtuoses dont regorge le continent berceau de l’Humanité. Mauvaise organisation administrative, quand tu nous tiens.
Afriquinfos