La Mission d’appui de l’ONU en Libye (Manul) a dénoncé mercredi une escalade dans les violences en Libye, dont des actes de représailles dans des villes de l’ouest du pays, conquises par les forces du Gouvernement d’union nationale (GNA).
Dans un communiqué, la Manul s’est dite « alarmée par l’escalade permanente des violences (…) l’intensification des combats ces derniers jours, faisant des victimes civiles et pouvant entraîner de nouvelles vagues de déplacements ».
Plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est déchirée aujourd’hui par une lutte de pouvoir entre Khalifa Haftar, homme fort de l’Est libyen, et le GNA, basé à Tripoli et soutenu par l’ONU.
Le maréchal Haftar tente depuis un an de s’emparer de Tripoli
Le maréchal Haftar tente depuis un an de s’emparer de Tripoli, et le conflit a fait jusqu’ici des centaines de morts, dont des dizaines de civils, ainsi que plus de 200.000 déplacés.
Il a perdu lundi plusieurs villes de la côte occidentale, dont deux stratégiques: Sorman et Sabratha, respectivement à 60 et 70 km à l’ouest de Tripoli.
Dans les villes reprises par les combattants pro-GNA, la Manul dit être « gravement préoccupée » par des « rapports faisant état d’attaques contre des civils, (…) de profanation de cadavres, représailles, pillages, vols et incendie de propriétés publiques et privées ».
Elle a dénoncé par ailleurs la libération « sans procédure légale » de quelque 400 prisonniers qui étaient détenus dans la prison de Sorman.
Si ces rapports sont vérifiés, ces actes « constitueraient de graves violations des lois internationales en matière de droits de l’Homme et d’humanitaire », indique encore la Manul dans le communiqué.
Par ailleurs, l’ONU a condamné « les bombardements aveugles de Tripoli par les forces » pro-Haftar, « certains ayant touché des secteurs civils et fait des victimes ».
Des dizaines de roquettes se sont abattues mardi sans interruption sur la région de Tripoli, notamment dans des quartiers résidentiels où des maisons ont été endommagées.
Les forces du GNA ont accusé les pro-Haftar de bombarder la capitale pour « venger leur défaite » de lundi.
« Les actes de vengeance exacerberont davantage le conflit et entraineront un cycle de vengeance qui menacerait le tissu social en Libye », a mis en garde la mission onusienne.
Le chef du GNA Fayez al-Sarraj a affirmé qu’il ne négocierait plus de solution politique avec Khalifa Haftar à cause des « crimes » commis par ce dernier, dans un entretien publié mercredi par le quotidien italien La Repubblica.
© Agence France-Presse
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