Les États de la CEDEAO exigent de nouveau la libération du Président Bazoum

Afriquinfos Editeur
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A woman holds the image of ousted Niger President Mohamed Bazoum, 63, who has been held by coup plotters with his family in his official Niamey residence since July 26, during a protest outside the Niger Embassy, in Paris on August 5, 2023. A West African delegation failed to secure the return to power of Niger's elected government on August 4, 2023, despite proposals to resolve the crisis as the junta curtailed military cooperation with former colonial power France. Pressure on the leaders of a coup in Niger mounted on August 5, 2023, on the eve of a west African bloc's deadline for the military to relinquish control or face possible armed intervention. (Photo by STEFANO RELLANDINI / AFP)

Abuja (© 2024 Afriquinfos)- Réunis à Abuja pour leur 65ème session ordinaire, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO ont débattu de la situation dans la région du Sahel au lendemain du 1er Sommet de l’Alliance des États du Sahel. Les Présidents Bassirou Diomaye Faye du Sénégal et Faure Gnassingbé du Togo ont été désignés comme facilitateurs entre le bloc régional et les trois pays de l’AES. Ces médiateurs auront notamment à cœur d’œuvrer pour la libération du Président Mohamed Bazoum, toujours retenu par la junte militaire nigérienne.

Les discussions entre la CEDEAO et les pays de l’AES, sont au point mort. On comprend donc que le communiqué sanctionnant le sommet du dimanche dernier «exprime sa déception face au manque de progrès dans les interactions avec les autorités du Burkina Faso, du Mali et du Niger et instruit le Président de la Commission de faciliter une approche plus vigoureuse conformément aux décisions du Sommet Extraordinaire du 24 février 2024».

Malgré tout, pour les dirigeants ouest-africains des discussions doivent se poursuivre avec les régimes militaires de l’AES. Aussi, la Conférence des Chefs d’État a désigné leur pairs Bassirou Diamye Faye du Sénégal et Faure Gnassingbé du Togo comme facilitateurs. Ils auront notamment à plaider pour la libération du Président Mohamed Bazoum toujours maintenu en détention par le pouvoir de Niamey.  La CEDEAO déplore son maintien en détention depuis le 26 juillet 2023 ainsi que la levée de son immunité et exige sa libération sans condition.

A la veille du Sommet d’Abuja, le collectif d’avocats de l’ancien président ont appelé la CEDEAO à exiger sa libération: «Le collectif international des avocats du Président de la République du Niger Mohamed Bazoum demande instamment aux Chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) d’exiger la libération immédiate du Président et de son épouse Hadiza à la veille du Sommet».

Ce collectif a rappelé que M. et Mme Bazoum «n’ont jamais été présentés à un magistrat et n’ont pas été informés de l’existence d’une quelconque procédure à leur encontre. Depuis le 19 octobre, ils sont totalement coupés du monde extérieur et personne n’est autorisé à leur rendre visite, hormis leur médecin». L’immunité du Président déchu a par ailleurs été levée mi-juin par la Cour d’État du Niger, plus haute juridiction du pays, créée par le régime militaire arrivé au pouvoir lors du coup d’État.

Cette décision fait craindre un procès de M. Bazoum, accusé par la junte militaire de « complot d’attentat à la sécurité et l’autorité de l’Etat », « crime de trahison », « faits présumés d’apologie du terrorisme » et de « financement du terrorisme ».

L’un de ses avocats craint que le président Bazoum soit condamné à la peine capitale. «C’est la responsabilité des autorités de la CEDEAO de s’assurer que leur pair, président élu démocratiquement, ne soit pas oublié, ne croupisse pas dans une détention arbitraire et surtout ne paye pas de sa vie son engagement pour l’État de droit», a fait savoir Me Diagne.

S. B.