Les Bleus, éternels malades de leurs « Noirs » ?

Afriquinfos Editeur
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Depuis 2004, les Bleus font des gorges chaudes lors de leur participation à des phases finales de grandes compétitions. Ils n’ont pas dérogé à la règle cette année. Aussitôt l’équipe de France éliminée, les habituelles critiques sur le comportement de ses composantes ont refait jour. Après Desailly pour ses ratées durant l’Euro 2004, Zidane en 2006 pour son coup de boule, Thuram et Henry pour leurs mauvaises prestations pendant l’Euro 2008, Evra et Anelka en 2010 pour leurs "protestations osées" contre le climat délétère au sein des Bleus, c’est au tour de Nasri et de Ben Arfa d’être montrés du doigt par la presse française, après l’élimination des Français de l’Euro 2012. Et pourtant, le bilan global des Bleus new look n’est pas si alarmant. Ils refont partie des huit meilleures sélections du « Vieux continent ».

Malheureusement, à l’issue de toute élimination depuis près d’une décennie, le moyen ou acceptable rendement des Bleus est relégué au second plan; le comportement des joueurs précités est presque jeté en pâture à la société française. En 2006, en 2010 et cette année, les critiques contre les attitudes gauches des joueurs sus-mentionnés sont justifiées. Mais le drame en France est qu’après l’engrenage des critiques virulentes à l’encontre des Bleus gaffeurs, aucune réflexion sérieuse n’est entreprise autour de ces maux comportementaux récurrents. D’autant plus que cette inconduite cyclique n’est pas l’apanage des joueurs « noirs » issus de la diversité ou fruits du passé colonial et esclavagiste de la France.

Le football est le décalque de la société française, aime rappeler Raymond Domenech, ancien coach des Bleus qui ne fait pas certes l’unanimité au sein de la classe sportive hexagonale, mais qui a au moins le mérite de toucher, sans ambages, du doigt ce qui semble être une réalité implacable. La célèbre « affaire des quotas » dans le monde footballistique français l’année dernière lui a indirectement donné raison. « La Fraternité et l’Egalité » (mots phares de la devise de l’Hexagone) ont visiblement encore du chemin à faire chez les Bleus. Tout comme l’intégration des « Noirs » en France d’une manière générale. De plus en plus, des joueurs « noirs » évoluent dans des sélections européennes. Quand elles viennent à subir des échecs sportifs, on entend à peine des récriminations contre l’effectif de ces équipes et singulièrement contre leurs « Noirs ». L’Angleterre et la Belgique donnent souvent l’exemple en la matière. Elles sont imitées ces dernières années par l’Allemagne multiculturelle. Mais pourquoi encore et toujours la France sur la sellette ? L’heure de l’instauration d’une charte d’éthique en équipe première dans l’Hexagone, réclamée à cor et à cri par beaucoup d’observateurs, a peut-être sonné.

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