Nice (© 2025 Afriquinfos)- Un sommet « L’Afrique pour l’Océan » est organisé En marge de la 3ème Conférence des Nations unies sur l’Océan (Unoc-3), ouvert ce 9 juin 2025, à Nice en France. Largement concernée par les enjeux de cette Unoc-3 co-organisée par la France et le Costa Rica, l’Afrique est bien représentée à cette rencontre. Au rang des chefs d’Etat africains présents à Nice, celui du Bénin, du Burundi, de la République centrafricaine, du Congo, de la Guinée-Bissau, de la Mauritanie et de la Sierra Leone. L’objectif est de stimuler les opportunités offertes par les ressources océaniques.
Au nombre des sujets de discussions, il y a ‘’la lutte contre la pollution marine sous toute ses formes’’, mais aussi la création d’aires marines protégées et la lutte contre la pêche illégale. C’est dire les enjeux de cette conférence dont le plan d’actions vise aussi à ‘’mobiliser des financements pour conserver et exploiter de manière durable l’océan, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable et soutenir le développement d’une économie bleue durable’’.
Avec plus de 47 000 km de côtes et 39 États côtiers, l’importance de l’océan pour le continent africain et l’humanité a été rappelée à la tribune. Certains points de négociations concernaient grandement les pays côtiers africains comme, le Bénin, le Sénégal, le Maroc, l’Afrique du Sud, tous confrontés au recul du trait de côte et à la montée des eaux.
Les dirigeants ont notamment cité le rôle majeur qu’il joue dans la régulation du climat et l’impact de ce réchauffement climatique sur l’érosion des côtes. Un mal dont souffre, en autre, l’Afrique de l’Ouest.
L’importance économique et nourricière de l’Océan a aussi été rappelée. Et ce, avant même les prises de paroles officielles, pendant le préambule, par le réalisateur mauritanien Abderhammane Sissako : ‘’ Des milliers de femmes et d’hommes qui vivent de l’Océan souffrent. Et cette kora est le murmure de ces enfants. L’océan saigne, il faut que vous le sachiez.’’ Abderramane Sissako a été cité quelques minutes plus tard par Emmanuel Macron qui a appelé à lutter contre la pêche illégale qui pille les ressources halieutiques des pays.
À ce sujet, Évariste Ndayishimiye, le président du Burundi, qui s’exprimait au nom du groupe des États d’Afrique, a salué un accord de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur la pêche. Il a aussi mis l’accent sur la nécessité de restaurer les fonds marins : ‘’L’objectif 30×30 qui vise à protéger 30% des zones et aires marines d’ici 2030 nous guide dans cette ambition. Mais sa réussite dépend d’un engagement réel et partagé. Dans ce cadre, la coopération scientifique et le transfert de technologie sont indispensables.’’
Autre partage demandé : celui des ressources pour atteindre ces objectifs. Car l’objectif de développement durable de l’ONU lié aux Océans est l’un des moins bien financé.
Le président burundais a également jugé essentiel de garantir un accès à la mer et aux ressources océaniques aux pays africains qui n’ont pas de littoral comme le sien.
On attend ainsi des annonces, financières par exemple, pour les aider à s’y adapter.
Autre enjeu énorme : la pêche et la surpêche. Les stocks et les ressources sont de plus en plus durs d’accès. Créations d’aires marines protégées pour permettre aux poissons de se reproduire et lutte contre la pêche illégale sont également au menu des discussions.
Enfin, autre sujet particulièrement important sur les littoraux africains : la pollution, plastique notamment. Sur ce thème, pas de décision attendue, mais on espère des avancées dans les discussions en cours sur l’adoption d’un traité dédié à cet enjeu, dont les négociations doivent s’achever cet été.
‘’Pour des millions de personnes à travers le continent, l’océan est source de vie, d’identité, de promesses. Avec plus de 30 000 kilomètres de littoral et 38 États côtiers, l’Afrique est une puissance maritime.
Son avenir s’écrit aussi dans ses eaux. Mais cette richesse bleue est trop souvent sous-évaluée et surexploitée. L’insécurité maritime menace la paix. La pollution empoisonne les côtes et les écosystèmes. Et la crise climatique – dont l’Afrique n’est pourtant pas responsable – ravage ses rivages.
Face à ces défis, l’Afrique propose, innove, agit. Elle forge des solutions qui inspirent bien au-delà du continent’’, a souligné le Secrétaire Général des Nations Unies Antonio Guteress.
Dans, la foulée, plus précisément ce mercredi 11 juin, l’Académie du Royaume du Maroc a organisé un événement parallèle de haut niveau consacré à la coopération Afrique-Méditerranée-Europe, autour du thème : « Coopération pour une gouvernance durable de l’Océan ».
Axée autour du thème, »la protection de l’océan face aux menaces croissantes, notamment le réchauffement climatique, la pollution plastique, la surpêche et l’acidification des eaux’, la conférence prend fin ce 13 juin.
Vignikpo Akpéné