Nairobi (© 2025 Afriquinfos)- Une retraite de haut niveau sur la réforme institutionnelle de l’Union africaine s’est tenue ces 26 et 27 janvier à Nairobi, sous la direction du Président kényan William Ruto, nouveau champion des réformes de l’UA. Le but de la rencontre: esquisser les contours d’une organisation plus efficace et autonome, capable de répondre aux défis sécuritaires et économiques de l’Afrique. Elle enregistré la présence de plusieurs dirigeants du continent.
La réunion a également abordé la question du financement de l’organisation, dont le budget est resté stagnant depuis 2020 malgré l’élargissement de ses mandats. Une session extraordinaire du Conseil exécutif avec les ministres des Finances est envisagée pour explorer des options de financement durable.
Lors de cette rencontre cruciale, qui a réuni plusieurs chefs d’État africains, le président William Ruto a souligné l’urgence de revitaliser l’architecture de paix et de sécurité de l’UA, rappelant que les conflits coûtent environ 18 milliards de dollars par an au continent et ont provoqué le déplacement de millions de personnes. Il a proposé la création d’un panel de haut niveau pour examiner le cadre de paix et de sécurité de l’UA.
Il évoquera ainsi «les mutations prévisibles et imprévisibles qui nous obligent à nous adapter à la situation» face à «la persistance de certains conflits et foyers de tensions» en Afrique et dans le monde. Il a exhorté une organisation », «plus connectée aux citoyens» et a approuvé le projet de mise en place d’un comité «pour approfondir les réflexions et nous proposer des solutions concrètes afin qu’on puisse arriver à notre défi, c’est à dire l’Agenda 2063 de l’Union africaine».
Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a dressé un bilan des progrès accomplis depuis le lancement des réformes il y a huit ans, notamment la transformation du NEPAD en Agence de développement et le renforcement du Fonds pour la paix, dont l’objectif de 400 milliards a été atteint.
Représentant Mohamed Ould Cheikh el-Ghazouani, Président en exercice de l’UA, le ministre des Affaires étrangères Mohamed Salem Ould Merzoug a indiqué que la réforme de l’UA n’était «pas simplement une nécessité, mais un impératif moral» . Il a notamment évoqué la crise survenue l’an dernier concernant l’élection des dirigeants de la Commission, résolue grâce à l’intervention du président mauritanien.
Le Président des Comores, Azali Assoumani, a pour sa part salué les progrès réalisés depuis le lancement des réformes, tout en soulignant l’importance d’adapter l’organisation aux défis actuels, notamment les conflits qui secouent le continent.
Le président de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, a appelé tous les États membres à honorer leurs engagements financiers, notamment la taxe de 0,5% destinée à financer les activités de l’UA, décidée à Kigali.
Le président éthiopien Tayé Sélassié a mis l’accent sur cinq points clés, dont l’inclusivité du processus de réforme et la souveraineté financière de l’organisation. Il a également plaidé pour la création d’une direction dédiée aux opérations de soutien à la paix. De son côté, le président ghanéen John Dramani Mahama a insisté sur la nécessité de rationaliser les processus décisionnels de l’UA et d’éliminer les inefficacités bureaucratiques. Il a également souligné l’importance d’impliquer davantage les jeunes, qui représentent plus de 60% de la population africaine.
V. A.