La dette à court-terme à laquelle l'Etat a recours d'une manière de plus en plus fréquente, a vu ses taux augmenter de 0,49% et 0,47% par rapport à la dernière levée de fonds. Les analystes économiques imputent cet accroissement de l'endettement au déséquilibre, prévu initialement en 2012, dans la Caisse marocaine des retraites (CMR).
Selon l'association ATTAC CADTM MAROC, la dette publique (interne et externe) du Maroc a atteint 583 milliards de DH (environ 70% du PIB) en septembre 2012. Son service est de 108 milliards de DH. Si l'on compare le poids annuel de la dette avec le budget de l'Education (51 milliards de DH), la Santé (12 milliards de DH) ou les investissements publics (59 milliards de DH), on se rend à l'évidence qu'aucun développement économique ou humain n'est possible sans l'annulation de la dette, insiste la même source.
ATTAC CADTM MAROC a expliqué que les impôts représentent plus de 63% des recettes de l'Etat dans la Loi de finances de 2013 et seront supportés essentiellement par les consommateurs et les salariés, tandis que la participation des entreprises privées et des ménages riches restera faible, car elles bénéficient d'exonérations fiscales, de subventions et d'un accès au foncier à des prix dérisoires.
Pour l'Organisation démocratique du travail (ODT) du Maroc, la situation socioéconomique du Maroc reste très préoccupante, voire même inquiétante. Des résultats médiocres et à faibles indicateurs de croissance durant l'année 2012: un déficit du compte courant de la balance des paiements a atteint 62,8 milliards de DH, soit 10% du PIB.
Déficit très lourd et jamais inégalé, en plus d'un déficit commercial aux alentours de 22% du PIB, soit 183 milliards de DH, et un taux de croissance ne dépassant pas les 2,8%; tandis que le taux d'endettement a atteint 65% du PIB, soit 196 milliards de DH, soit 6,8 milliards de plus que 2011, et l'endettement public continue sa progression en flèche, en hausse actuellement de 8,5%.
La même source précise que cette atonie de la croissance économique a été favorisée par la baisse sensible des virements des MRE de 4%, le ralentissement des investissements et la baisse dans les recettes du tourisme… "Néanmoins, force est de constater que l'économie marocaine reste encore trop dépendante de son secteur agricole et trop sensible aux variations météorologiques par conséquent la croissance économique oscille en fonction des saisons et pluviométrie. Alors que le gouvernement avait promis, dans un premier temps, que ce taux s'établirait à 5% avant de le revoir à la baisse pour le fixer à 3,2%. S'ajoutent à cela l'aggravation du déficit commercial, le surendettement et surtout l'endettement intérieur provoquant l'assèchement des liquidités au niveau du marché financier et impactant négativement l'investissement privé", indique l'ODT.
Dans un rapport sur le Bilan social 2012, rendu public dernièrement, l'ODT recommande la mise en place d'un audit sur la gestion des biens de la dette, le remboursement des crédits auprès des institutions internationales, et le contrôle rigoureux des subventions et aides publiques aux entreprises et sociétés publiques et privés; et leur devoir de participation au budget de l'Etat; la refonte de la caisse de compensation en concertation avec tous les partenaires socioéconomiques sans toutefois toucher au pouvoir d'achat des classes moyennes et économiquement faibles.