L’Egypte refuse toute forme d’ingérence, sur fond d’escalade des tensions

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La remise en liberté de Moubarak, prononcée plus tôt dans la journée par la justice égyptienne, est intervenue sur fond d'escalade des tensions en Egypte suite à l'arrestation du leader des Frères musulmans Mohamed Badie par la police tôt mardi, ce qui complique davantage l'impasse politique égyptienne.

L'arrestation du guide suprême des FM survient à peine trois jours après le décès de son fils dans de violents heurts entre manifestants et forces de la sécurité. Deux membres influents de la confrérie religieuse, Youssef Talaat et Hassan Maleik, ont été arrêtés en même temps que le guide suprême.

Par ailleurs, des militants ont piégé deux voitures des forces de la sécurité au repos lundi dans le nord de la péninsule du Sinaï, faisant 25 morts et trois blessés. L'attaque de jour qui a été perpétrée dans la ville frontière de Rafah a exacerbé les tensions dans le pays profondément divisé et a mis en évidence les incertitudes dans la région élargie.

Le conflit prolongé en Egypte suscite de vives préoccupations dans la communauté internationale.

L'Union européenne (UE) a décidé mercredi de restreindre les exportations d'armes vers l'Egypte, a annoncé la chef de la politique étrangère du bloc Catherine Ashton suite à une réunion extraordinaire du Conseil des Affaires étrangères à Bruxelles.

"Les Etats membres ont accepté de suspendre les licences d'exportation vers l'Egypte de tout équipement pouvant servir à la répression intérieure et de reconsidérer les licences d'exportation couvertes par la position commune de l'UE", selon une conclusion de l'UE adoptée par les 28 ministres des Affaires étrangères du bloc.

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s'est prononcé jeudi en faveur d'une "désescalade" des tensions sanglantes actuelles en Egypte, opposant forces de l'ordre et manifestants islamistes. "Ce que nous voulons, c'est la désescalade (en Egypte). Pour cela, on a besoin d'un dialogue, même si c'est très difficile", a affirmé le chef de la diplomatie française.

Face au conflit armé en Egypte, les Etats-Unis examinent toujours leur aide à l'Egypte. La Maison Blanche a affirmé mardi que l'administration Obama n'avait toujours pas supprimé son assistance envers l'Egypte et que le président lui-même et son équipe chargée de la sécurité nationale se pencheraient sur cette affaire.

M. Obama avait ordonné à son équipe chargée de la sécurité nationale de passer en revue cette assistance à l'Egypte, mais cette étude n'est pas terminée, a affirmé M. Earnest.

En Turquie, des milliers de manifestants se sont rassemblés jeudi après-midi aux parcs Abdi Ipekci et Sarachane dans le centre-ville d'Ankara pour protester contre les massacres rapportés en Syrie.

Concernant la situation en Egypte, les plus hauts dirigeants turcs ont fortement condamné mercredi la répression des forces de sécurité égyptiennes contre les partisans de Morsi et ont appelé à une intervention internationale immédiate pour régler les troubles en cours.

A ce sujet, l'Egypte n'acceptera pas d'ingérence dans ses affaires internes, a affirmé l'ambassadeur de l'Egypte à Dakar, Hesham Mohamed Maher.

"L'Egypte refuse toute ingérence étrangère de quelque nature qu'elle soit dans le règlement de ses affaires internes", a déclaré le diplomate qui a invité les pays africains à soutenir les Egyptiens en condamnant avec fermeté "les actes perpétrés par les terroristes".