Législatives au Sénégal ce 17 novembre, scrutin à grands enjeux pour la gouvernance du Pastef

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Le Premier ministre Ousmane Sonko, tête de liste nationale des Pastef, prononce un discours lors d'une caravane électorale à Dakar, le 12 novembre 2024.

Les Sénégalais élisent ce 17 novembre 2024 leurs députés, les dirigeants du pays visant la majorité la plus large possible pour appliquer l’agenda de rupture et de justice sociale avec lequel ils ont été portés au pouvoir il y a huit mois.

Des partisans du Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko, tête de liste des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité, à Dakar le 12 novembre 2024.

Les électeurs doivent décider de donner ou non au duo Faye-Sonko les moyens de tenir ses promesses: améliorer la vie d’une population dont une grande partie se bat au quotidien pour joindre les deux bouts, partager avec elle les revenus des ressources naturelles comme les hydrocarbures et de la pêche qui auraient été bradés à l’étranger, combattre la corruption, transformer l’Etat et sa justice

Une femme vote lors des élections législatives au Sénégal, à Dakar le 17 novembre 2024.

‘Je pense que celui à qui tu as donné la confiance à la présidentielle, il faut lui renouveler la confiance pour qu’il puisse accomplir ce qu’il a entamé. On veut que la vie coûte moins cher aux Sénégalais. Tout coûte cher, l’eau, l’électricité, la nourriture’, a témoigné Touré Aby, 56 ans. Le coût de la vie reste une préoccupation majeure, comme le chômage, à plus de 20%. Les nouveaux gouvernants sont à leur tour confrontés à la vague de ces centaines de compatriotes qui partent chaque mois en pirogue chercher un avenir meilleur en Europe.

Historiquement, les Sénégalais mettent en cohérence leur choix de la présidentielle et des législatives et le Pastef (Parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité) de M. Sonko est donné favori, disent les experts. M. Sonko s’est démultiplié pendant trois semaines de campagne à travers le pays, promettant des projets et des investissements dans les régions où il passait. Et invectivant ses adversaires de l’intérieur, exaltant le patriotisme et la souveraineté nationale face à des Occidentaux hostiles selon lui à son Gouvernement.

Comme quand il était opposant, il a soufflé sur les braises jusqu’à appeler à venger ses militants agressés, avant de se radoucir. Malgré un ton virulent, les violences ont été sporadiques pendant la campagne.

– Opposition dispersée –

En face, l’opposition est dispersée, en dépit d’accords entre coalitions. L’ancien Président Macky Sall, écourtant la période de réserve traditionnellement observée par ses prédécesseurs, a fait campagne à distance. Son dauphin putatif, l’ancien Premier ministre Amadou Ba, battu à la présidentielle, présente sa propre liste. Le Maire de Dakar, Barthélémy Dias, a capté une partie de la lumière en échangeant les diatribes avec M. Sonko. Ils reprennent à leur compte le grief formulé par un certain nombre de Sénégalais selon lequel M. Sonko a beaucoup parlé et peu agi.

L’intéressé s’en défend tout en arguant de l’état dans lequel D. Faye et lui et ont trouvé le pays et des multiples résistances à l’entreprise de changement des pratiques et du système. Depuis leur installation, les autorités ont baissé les prix du riz, de l’huile et du sucre. Elles ont lancé des audits tous azimuts et la réévaluation d’accords avec des partenaires étrangers. Elles ont initié une réforme de la Justice et viennent de présenter un projet de transformation de l’économie et des politiques publiques sur 25 ans. L’opposition les accuse d’amateurisme et de soif de règlements de compte.

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