N’Djamena (© 2019 Afriquinfos)-Repoussées sans cesse depuis 4 ans, les élections législatives ne pourront pas avoir lieu avant le premier trimestre 2020 au mieux, a annoncé jeudi la Commission électorale, enterrant la promesse du président Idriss Déby Itno qui il y a deux semaines, sommait celle-ci d’organiser ce scrutin avant la fin de cette année.
Tandis que les politologues jugeaient cette situation d’irréaliste, le président de cet organe, Kodi Mahamat, a expliqué devant la presse que le premier trimestre 2020 était « l’horizon temporel réaliste de l’organisation des élections législatives ».
Même avec ce nouveau report, l’élection reste dépendante du « financement des opérations électorales », a aussi prévenu M. Mahamat, réclamant l' »appui » des « partenaires techniques et financiers » du Tchad.
L’opposition, qui avait déjà fait savoir qu’elle ne tenait pas à des élections avant la fin de cette année, a aussitôt exhorté jeudi le gouvernement à prendre plus de temps, pour les organiser dans des conditions optimales.
Mahamat Ahmat Alabo, secrétaire général du Parti pour les libertés et le développement (PLD), n’a « aucune objection » à la tenue des élections, mais émet plusieurs conditions dont, notamment « la levée de l’état d’urgence dans les trois provinces », dans un entretien avec l’AFP aussitôt après l’annonce de la Céni jeudi.
M. Déby a décrété fin août l’état d’urgence dans les deux provinces de l’est, le Ouaddaï et le Sila, théâtres d’affrontements meurtriers entre cultivateurs et éleveurs, et dans celle du Tibesti, dans le nord, repaire de groupes rebelles et d’orpailleurs illégaux.
M. Alabo souligne également la nécessité d’effectuer « l’enrôlement des jeunes, qui n’a pas été fait depuis 2016 » et le « nettoyage du fichier électoral », deux tâches difficiles à mener à bien même avant le premier trimestre 2020.
Innocente Nice