Le procès de P Diddy entré dans le vif des accusations 

Afriquinfos Editeur
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Une illustration montrant P.Diddy et ses avocats au démarrage de son procès (DR, ABC NEWS)

New York (© 2025 Afriquinfos)- Le procès de la star américaine Sean Combs alias « P. Diddy » s’est ouvert lundi le 12 mai 2025 à New York. Après une première journée où l’accusation a dépeint le richissime promoteur de « Bad Boy Record » comme un pervers sexuel à la tête d’une entreprise criminelle, ses avocats ont ce mardi 13 mai, tenté de dédouaner leur client et ont évoqué des « relations consenties entre personnes adultes ».  

Les faits reprochés à P. Diddy remonte pour certains à plus de 20 ans et l’on assistera, les prochaines semaines, à une bataille juridique sans merci, lors de ce qui sera l’un des procès les plus médiatisés de ce 21 siècle. Plusieurs dizaines de plaintes au civil pour violences sexuelles, émanant de femmes et d’hommes, ont été déposées contre luSean Combs, 55 ans, qui vient de passer huit mois derrière les barreaux, devra notamment répondre d’accusations de trafic sexuel. C’est ce filon qu’exploitera la partie accusatrice. Lundi, la procureure, Emily Johnson, a présenté P. Diddy Sean Combs comme « une icône culturelle, un homme d’affaires hors normes », avant d’ajouter qu’il « avait une “face cachée”, celle d’un homme qui dirige une entreprise criminelle ».

Elle a affirmé que Combs battait « brutalement » son ancienne petite amie, la chanteuse Casandra « Cassie » Ventura, et qu’il menaçait de diffuser des vidéos d’elle participant sous sa contrainte à des marathons sexuels avec des travailleurs du sexe, des épisodes baptisés « freak-offs » dans le dossier. « Cette affaire n’a rien à voir avec les préférences sexuelles privées d’une célébrité », a insisté la procureure. « Il s’agit d’actes coercitifs et criminels par nature », a-t-elle ajouté.

Soutenu par sa mère et plusieurs de ses enfants présents au procès, P. Diddy est resté impassible face à cette sombre présentation de sa personne. L’artiste aux multiples Grammys et producteur à succès, clame son innocence et assure n’avoir eu que des rapports sexuels consentis. Il a plaidé non coupable de cinq chefs d’accusation, dont un pour complot de racket, deux pour trafic sexuel et deux pour transport à des fins de prostitution. S’il est reconnu coupable, il risque une peine pouvant aller jusqu’à la réclusion à perpétuité.

Il a refusé un accord de plaider-coupable proposé par l’accusation, dont les détails n’ont pas été révélés. Les avocats du rappeur, ont tenté de ramener le dossier à une « affaire d’amour, de jalousie, d’infidélité et d’argent ». Selon la défense, les accusatrices sont des « femmes adultes, fortes, en pleine capacité » et s’agissant de sa relation avec Cassie : « Une histoire toxique entre deux personnes qui s’aimaient », a plaidé Teny Geragos, l’une des avocates de la star.

Douze jurés et six suppléants ont été méticuleusement sélectionnés par les deux camps. Ces citoyens, qui vont rester anonymes, devront dire après environ deux mois de procès très médiatisé si P. Diddy a mis depuis au moins 2004 sa notoriété, sa richesse financière et son influence redoutée dans le milieu du hip-hop au service de ce trafic sexuel.

Boniface T.