Le patron de l’AFRICOM donne des pistes sur la prochaine terre d’accueil des troupes US en Afrique occidentale

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Gaborone (© 2024 Afriquinfos)- Le retrait des troupes américaines voulu par le régime militaire du Niger a contrecarré les plans de Washington en Afrique de l’ouest. Dans la foulée de cette annonce et alors que plusieurs pistes étaient évoquées, une mission du Pentagone menée par le Général Michael Langley, patron du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM) s’était alors rendue en Côte d’Ivoire. Une visite qui a laissé place à diverses supputations sur le pays d’accueil de la prochaine base américaine sur le continent. La question est à nouveau revenue sur le tapis lors d’une conférence de presse que l’officier a accordé aux médias, en marge de la grand-messe des chefs d’état-major africains tenue à Gaborone (Botswana).    

Interrogé sur la prochaine terre d’accueil d’une base américaine après son retrait du Niger, le Général Michael Langley, s’il n’a pas directement désigné un pays, a laissé entendre que ce sera en Afrique de l’ouest côtière.  «Nous restons très focalisés sur la menace terroriste croissante en Afrique de l’Ouest au sens large, et avec cette menace terroriste croissante, sachant qu’il s’agit de menaces communes avec nos partenaires africains, nous sommes attachés à la protection du territoire américain et la protection de leurs pays respectifs par nos partenaires africains contre cette menace commune. Nous le reconnaissons, mais nous savons aussi que lorsque nous construisons des partenariats et des capacités avec nos partenaires africains, nous veillons à écouter, apprendre et comprendre ce dont ils ont besoin pour trouver une solution durable au terrorisme», a répondu le Commandant de l’AFRICOM.

Il poursuit: «Alors oui, j’ai voyagé en Afrique de l’Ouest, en Afrique de l’Ouest côtière, ces pays qui sont confrontés à la menace croissante, qu’elle soit à leurs frontières ou qu’elle ait déjà franchi leurs frontières, et j’écoute ce dont ils ont besoin pour réussir, et de tout cœur et de manière très cohérente, ils comprennent et ils me disent que c’est une approche à l’échelle de l’ensemble du Gouvernement. Il s’agit donc de mettre en place ces institutions». En effet, la Côte d’Ivoire, le Bénin et la Ghana étaient dans la short-list des possibilités de relocalisation pour le Etats-Unis, mais Abidjan semblait avoir un avantage.

On se souvient que le Général Michael Langley et le Sergent-Major Michael Woods, chef principal des sous-officiers, ont effectué une visite en Côte d’Ivoire du 28 au 29 avril 2024 pour officiellement renforcer le partenariat de longue date entre les États-Unis et le Gouvernement ivoirien. Mais il ne faisant aucun doute que les évènements qui se sont déroulés au Niger quelques semaines plus tôt avaient motivé ce déplacement. Des «décisions seront rendues publiques dans les semaines à venir», avait alors déclaré le Général Langley à l’issue d’un entretien avec le Président ivoirien Alassane Ouattara.

Le régime militaire du Niger issu d’un coup d’Etat perpétré le 26 juillet 2023 a dénoncé unilatéralement en mars 2024 l’accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis, estimant que la présence des Forces américaines, déployées dans le cadre de la lutte antidjihadiste, était désormais «illégale».

Boniface T.