Le Niger et les autorités de l’est libyen poursuivent leurs rapprochements sécuritaires

Afriquinfos Editeur
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Mahmoud Salah, chef rebelle du Front patriotique de libération (PFL)

Gatrun (© 2025 Afriquinfos)- Entamé depuis plusieurs mois sous l’œil bienveillant de Moscou, le rapprochement dans le domaine sécuritaire entre le Niger et les autorités de l’est libyen, a franchi une nouvelle étape. Les forces loyales au Maréchal Haftar basées à Benghazi, ont arrêté dimanche, Mahmoud Salah, chef du Front patriotique de libération (PFL), un groupe armé formé au Niger après le coup d’État militaire de juillet 2023 qui appelle à la libération du Président déchu, Mohamed Bazoum.

C’est dans la localité de Gatrun située dans le sud de la Libye, que Mahmoud Salah, président du Front Patriotique de Libération (FPL), a été appréhendé par les forces de l’unité 87 de l’Armée Nationale Libyenne (ANL). Depuis plusieurs mois, ce chef rebelle était une épine dans le pied des nouvelles autorités nigériennes. Revendiquant un retour à l’ordre constitutionnel et la libération du président Mohamed Bazoum, l’ancien leader de l’Union des Forces Patriotiques et Révolutionnaires (UFPR), menait des actions de déstabilisation. L’une des plus retentissante a été, le sabotage d’un oléoduc stratégique reliant le Niger au Bénin en juin 2024.

L’arrestation de Mahmoud Salah avec certains de ses lieutenants, à Gatrun, une localité reculée proche de la frontière nigéro-libyenne, intervient après une intensification de la chasse à l’homme des forces libyennes loyales au maréchal Khalifa Haftar en collaboration avec les autorités de Niamey.

Les deux parties s’étaient en effet rapprochées ces derniers mois. En août 2024, lors d’une visite de trois jours à Benghazi, le ministre de l’Intérieur nigérien, Mohamed Boubacar Toumba, avait rencontré son homologue libyen, Issam Abou Zriba. Ils ont notamment réactivé des accords sécuritaires bilatéraux qui préexistaient, selon Benghazi. Les deux dirigeants ont discuté des moyens et des mesures pratiques qu’ils pourraient mettre en place pour accentuer le contrôle des frontières et faire tourner des patrouilles mixtes dans cette zone. Les deux parties sont tombées d’accord également sur l’échange d’informations et de renseignements sécuritaires. 

Fort de ces accords, les autorités nigériennes vont sûrement demander l’extradition de Mahmoud Salah vers Niamey.

Boniface T.