On ne se souvient que trop bien de ces prisonniers espagnols graciés : Daniel Galvan, le pédophile encore tristement célèbre, était du nombre. Mais si lui est sorti immédiatement après l’ordre du roi, certains prisonniers n’ont pas eu la même chance.
C’est le cas de Consuelo Valle Andujar, une femme de 40 ans incarcérée à la prison de Tetuan depuis 19 mois. Sa peine de 15 mois s’est terminée en mai dernier, moment auquel elle aurait dû sortir ; mais, se voyant dans l’incapacité de payer l’amende demandée par les autorités, elle est retenue prisonnière. Elle peut y rester jusqu’à un an supplémentaire si elle ne parvient pas à payer.
Et pourtant, son nom figure noir sur blanc sur la liste des prisonniers graciés par le souverain. Elle n’est pas la seule dans ce cas, même si le nombre de ces espagnols encore bloqués au Maroc n’est pas connu.
Consuelo Valle a été incarcérée en février 2012 pour délit relatif au trafic de drogues. Elle accompagnait une amie qui devait rendre visite à sa belle-famille au Maroc. Chacune conduisait sa propre voiture ; sauf qu’à la douane, la police a trouvé 21kg de hachisch dans le véhicule de son amie. Dans sa propre voiture, rien : mais la police l’a tout de même considérée comme complice. Le témoignage de la coupable, qui jurait qu’elle n’avait rien à voir, n’a servi à rien.
Son amie a purgé sa peine de 15 mois et est sortie ; mais Consuelo Valle, faute de pouvoir payer son amende, reste derrière les barreaux. On pourrait penser qu’une grâce royale serait en mesure de réparer l’injustice… Jusqu’à aujourd’hui, il semblerait que non.
