Le bilan des deux explosions ayant frappé le 27 février 2025 à Bukavu un meeting du M23, groupe armé depuis peu maître de cette grande ville de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), est désormais de 17 morts, a indiqué mardi 04 mars à l’AFP un dirigeant local.
Le précédent bilan faisait état de 13 morts, onze personnes arrivées décédées à l’hôpital et deux blessés ayant ensuite succombé. Selon Dunia Masumbuko Bwenge, nommé par le M23 vice-gouverneur de la province du Sud-Kivu, dont Bukavu est le chef-lieu, quatre personnes supplémentaires sont depuis décédées. « Au total, il y a eu 17 morts. Sur place, on avait enregistré 11 morts, mais d’autres ont trouvé la mort à l’hôpital », a-t-il déclaré à l’AFP durant les funérailles de douze des victimes, organisées ce mardi 04 mars à Bukavu.

« Aujourd’hui, on enterre 12 personnes, parce que certains corps ont déjà été enterrés et d’autres sont toujours à (la morgue de) l’hôpital », a-t-il poursuivi. Le 27 février, deux explosions dont l’origine, les auteurs et les mobiles restent inconnus, avaient retenti au milieu d’une foule compacte à l’issue d’un meeting organisé par le M23, une dizaine de jours après qu’il se fut emparé de la ville. Ce mouvement qui combat le Gouvernement de Kinshasa et a repris les armes en 2021, appuyé, selon des experts de l’ONU, par quelque 4.000 soldats rwandais, a lancé récemment dans l’est de la RDC une offensive éclair qui lui a permis de prendre fin janvier 2025 le contrôle de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, puis de Bukavu.
A l’hôpital provincial de Bukavu, où avaient été transportées les victimes décédées ou blessées, douze cercueils de bois verni étaient alignés mardi sur des bancs. Devant chacun, une modeste croix de bois sur laquelle sont écrits à la main, le nom, les dates et lieux de naissance et de décès.
Devant certains cercueils, est posée une photo de la victime. Celle d’Ushindi Baradosa, né à Bukavu et mort à 26 ans, encadrée et protégée par une enveloppe en plastique transparent, montre un jeune homme en costume, cheveux courts et bouc ras, posant l’air sérieux pour un portrait en studio. « Repose en paix », peut-on lire sur le portrait. En face des cercueils, sont réunis les proches, en larmes ou recueillis.
Assise par terre, soutenue et consolée par deux autres, parentes ou amies, un femme pleure en un lamento contenu. Plus loin, debout, une jeune femme prie en silence, yeux fermés, paumes ouvertes vers le ciel. Le prêtre a béni les cercueils avant que chaque famille emmène celui de son proche vers le cimetière.

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