L’AUSSOM efface l’ATMIS en Somalie pour une nouvelle géopolitique à partir de ce 1er janvier 2025

Afriquinfos Editeur
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Le Président égyptien Abdel Fattah al-Sisi (D) accueille son homologue somalien Hassan Sheikh Mohamud (G) au Caire le 21 janvier 2024, sur cette photo diffusée par la présidence égyptienne.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a donné son feu vert vendredi 27 décembre 2024 à la nouvelle force de l’Union Africaine en Somalie contre les insurgés islamistes radicaux shebab, qui doit se déployer en janvier 2025.

Ugandan soldiers of African Union’s peacekeeping mission in Somalia (AMISOM) search for explosive devices next to their base in Ceeljaale, southern coastal Somalia, on September 19, 2019. (Photo by Tina SMOLE/AFP)

La résolution a été adoptée par 14 Etats membres du Conseil sur quinze, car les Etats-Unis se sont abstenus en raison de réserves sur le financement. Cette résolution prévoit le remplacement au 1er janvier 2025 de l’ATMIS (Mission africaine de Transition en Somalie) par l’AUSSOM (Mission de soutien et de stabilisation de l’Union Africaine). Jusqu’à son retrait prévu le 31 décembre 2024, le contingent de l’ATMIS pouvait disposer de jusqu’à plus de 12.000 hommes, alors que les shebab continuent d’être une menace importante dans le pays.

La Somalie et l’Ethiopie étaient invités à participer à la réunion du Conseil, sans voter. Le représentant somalien a saisi l’occasion pour expliquer que ‘la fourniture de troupes à l’AUSSOM avait été conclue par des accords bilatéraux en novembre 2024’ avec des pays partenaires, évoquant le chiffre de 11.000 hommes. L’Egypte avait annoncé lundi 23 décembre 2024 qu’elle participerait à cette nouvelle Force, dans le cadre de la réarticulation de sa géostratégie dans la Corne de l’Afrique pour contrecarrer l’Ethiopie.

La Somalie a déjà indiqué que les troupes éthiopiennes n’y participeraient pas, alors que les relations entre les deux pays se sont tendues depuis que l’Ethiopie a signé en janvier 2024 un accord maritime avec la région séparatiste du Somaliland. Après des mois de brouille, les deux pays ont toutefois récemment signé un accord pour mettre fin aux tensions.

Le Burundi ne participera pas non plus à cette nouvelle Force, a indiqué à l’AFP une source militaire de ce pays qui a demandé à garder l’anonymat. Le texte adopté inclut la possibilité d’utiliser un dispositif créé par le Conseil de Sécurité en 2023, qui prévoit qu’une Force africaine déployée avec le feu vert de l’ONU puisse être financée jusqu’à 75% par les Nations Unies.

‘A nos yeux, les conditions ne sont pas réunies pour un passage immédiat’ à ce dispositif, a toutefois souligné la représentante américaine Dorothy Shea pour justifier l’abstention des Etats-Unis. Liés à Al-Qaïda, les shebab combattent depuis plus de quinze ans le Gouvernement fédéral de Somalie soutenu par la communauté internationale, afin d’instaurer la loi islamique dans ce pays qui fait partie des plus pauvres au monde.

La capitale de la Somalie Mogadiscio, le 19 septembre 2019.

© Afriquinfos & Agence France-Presse