OMS : L’allaitement maternel mérite une meilleure promotion

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« 38% seulement des nourrissons sont exclusivement nourris au sein pendant les six premiers mois de leur existence ». Ce chiffre fourni par l’OMS est à ses yeux la résultante d’une application non-optimale du « Code international de commercialisation des substituts du lait maternel » adopté par au moins 170 pays dans le monde. Selon l’OMS, au sortir d’une récente étude, seuls 37 pays parmi les 170 précités (soit 19%) mettent en œuvre le contenu du Code susmentionné.

«Pratiquement toutes les mères sont physiquement capables d’allaiter leur enfant et le feront si on leur fournit des informations et un soutien adéquats (…) Mais dans bien des cas, les femmes sont découragées d’allaiter et on leur fait croire qu’elles donnent à leur enfant une meilleure chance dans la vie, en achetant des substituts commerciaux du lait maternel », s’alarme Dr Carmen Casanovas, spécialiste de l’allaitement maternel auprès du Département OMS de la Nutrition pour la santé et le développement.

« Les mères sont souvent inondées d’informations incorrectes et non objectives, à la fois directement à travers la publicité, les argumentations sanitaires, les notices d’information et les représentants, et indirectement à travers le système de santé publique, note le rapport. Par exemple, la distribution de "matériels éducatifs" sur l’allaitement maternel établis par les fabricants de préparations pour nourrissons a un effet négatif sur l’allaitement au sein exclusif, surtout sur les mères dont c’est le premier enfant et celles qui sont moins instruites », constate l’OMS dans l’étude qui lui a permis de tirer cette sonnette d’alarme.

«La pleine application du Code est essentielle pour réduire ou éliminer toutes les formes de promotion des substituts du lait maternel, y compris la promotion directe ou indirecte auprès des femmes enceintes et des mères de nourrissons et de jeunes enfants», précise Dr Casanovas sur le sujet. Ces rappels de l’OMS visent surtout à faire passer le taux mondial d’allaitement au sein exclusif pendant les six premiers mois à 50% au moins d’ici 2025.

Plusieurs études scientifiques rappellent la préciosité de l’allaitement maternel dans le développement physiologique d’un nouveau-né. Le lait maternel apporte à l’enfant tous les éléments nutritifs dont il a besoin pour un développement sain ; il est sûr et contient des anticorps qui aident à protéger le nourrisson des maladies courantes telles que la diarrhée et la pneumonie, les deux principales causes de mortalité de l’enfant dans le monde.

Le lait maternel est une solution disponible et économique, qui aide à faire en sorte que le nourrisson soit alimenté de façon adéquate, enseignent ces études.

L’allaitement au sein exclusif constitue une méthode de contraception naturelle, mais pas infaillible (avec une protection de 98% au cours des six premiers mois suivant l’accouchement). Il réduit les risques de cancer du sein et de l’ovaire plus tard au cours de la vie et aide les femmes à retrouver leur poids plus rapidement, réduisant le taux d’obésité, détaillent en outre les mêmes études.

 

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