Cap-Town (© 2024 Afriquinfos)- L’Afrique du Sud présente des lacunes dans la lutte contre les flux financiers illicites, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Ce qui explique le pourquoi elle est placée sur la « liste grise » du Groupe d’action financière (GAFI), depuis l’année dernière.
Pays d’Afrique d’Australe, l’Afrique du Sud est devenue ces dernières années un terrain de prédilection pour les kleptocrates africains pour le blanchiment d’argent, révèle un rapport issu d’une enquête menée Open Secrets, et publié ce jeudi 9 décembre 2024. Le pays fait actuellement l’objet d’une surveillance accrue pour remédier aux faiblesses de ses cadres s’agissant de la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération des armes.
L’enquête menée par Open Secrets, un organisme qui s’active dans la lutte contre les crimes économiques du secteur privé par le biais de recherches et d’investigation, souligne que des familles africaines de premier plan ont utilisé des propriétés en Afrique du Sud pour blanchir de l’argent sale.
La même source indique que des agents immobiliers et des cabinets d’avocats sud-africains de premier plan ont facilité le blanchiment d’argent, en aidant des politiciens et des personnes politiquement exposées d’utiliser de l’argent sale pour acheter des biens immobiliers de luxe en Afrique du Sud.
Il montre également comment des politiciens corrompus du Mozambique et d’autres pays voisins ont investi des millions de dollars dans l’acquisition de propriétés haut de gamme dans des communautés exclusives et fermées à Johannesburg et au Cap.
Les enquêteurs d’Open Secrets ont découvert que ces millions étaient probablement le produit illégal d’une frénésie de pillage sans précédent qui a vu des politiciens, des intermédiaires et des personnes politiquement exposées du Mozambique détourner 2,2 milliards de dollars de trois entreprises parapubliques.
L’inscription sur la liste grise a un impact sur la réputation internationale de l’Afrique du Sud, ce qui se traduit souvent par son inclusion sur la liste des pays tiers à haut risque de l’Union européenne et dans les registres à haut risque d’autres juridictions.
Au cours des dernières années, la menace terroriste s’est faite de plus en plus présente en Afrique australe. Les groupes terroristes, qui représentaient autrefois un danger à l’échelle locale, ont acquis une envergure mondiale et ont décentralisé leurs activités, se servant des médis sociaux, des combattants étrangers et du trafic pour soutenir et mener à bien leurs actes de terreur.
Certains d’entre eux se sont solidement implantés dans la région, notamment le groupe allié à l’EIIL « Province d’Afrique centrale de l’État islamique », dont les effectifs , composés de recrues locales et de combattants provenant d’Afrique du Sud, du Burundi, d’Érythrée, d’Éthiopie, du Kenya, d’Ouganda, de République démocratique du Congo, du Rwanda, de Somalie, de Tanzanie et du Tchad, ont grimpé en flèche pour atteindre les 2 000 membres.
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