Togo : Faure protège sa Constitution
En visite au Ghana, le président togolais Faure Gnassingbé à laissé entendre sa position sur les réformes constitutionnelles. Visiblement, il s’accroche sur la Constitution qui l’a porté au pouvoir. Laquelle constitution est critiquée par l’opposition. En sa manchette du vendredi 28 novembre le journal Agni L’abeille titre : «Faure, garant d’une Constitution taillée sur mesure ».
Dans ses colonnes, on peut lire : « La Constitution en vigueur sera « rigoureusement respectée ». Ce bout de phrase lâchée par Faure Gnassingbé au cours d’une visite d’Etat à Accra suscite beaucoup d’interprétations. Pour ses opposants, le président togolais ne veut pas faire des réformes. Eric Dupuy, secrétaire à la communication de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) va plus loin ; pour lui, c’est une manœuvre visant à s’éterniser au pouvoir ». Le bihebdomadaire L’Alternative trouve dans cette déclaration de Faure Gnassingbé un « extrémisme » et « un suicide ».
« Aujourd’hui, le peuple togolais a une idée claire et précise de ceux qui dirigent le pays. Incarné par Faure Gnassingbé, leur message est clair et peut-être résumé comme suit : on est là, on reste ; faites ce que vous pouvez », fait observer le journal. Le quotidien privé Liberté paru vendredi, dans une caricature voit en ce refus du président togolais une manière de rouler l’opposition et le prélat Mgr Barrigah dans la farine. « Bien que couillonnée, la communauté internationale semble souscrire aux désidérata du Prince », ajoute Liberté.
Egalement, le journal consacre en sa Une la visite au Togo du ghanéen Mohamed Ibn Chambas, représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies. Le représentant onusien est mal vu par la presse.
Pour le quotidien Liberté, « Mohamed Ibn Chambas revient sur son lieu de crime », allusion faite au rôle qu’il a joué en 2005 lors de l’accession sanglante de Faure Gnassingbé au pouvoir. L’Alternative y va de son analyse sur la visite de l’émissaire onusien. « Il faut dire que l’ONU commence par manquer de respect aux peuples africains en envoyant pour ses missions diplomatiques sur le continent certains individus de basse moralité, prêts à prendre quelques billets de banque pour favoriser des dictatures… ».
Dans ses colonnes, le journal a annoncé la marche des Organisations des Droits de l’Homme dans les rues de Lomé pour exiger les réformes constitutionnelles.
Dakar, la ville francophone
A la veille du XVème sommet de la francophonie, le président sortant Abdou Diouf a accordé une interview à deux journaux sénégalais, Le Sud et Le Soleil. A travers l’interview, il n’a pas caché ses émotions « Vingt-cinq ans après le Sommet de Dakar en 1989, le premier en terre africaine, je suis très ému de voir la Communauté francophone réunie une nouvelle fois à Dakar, chez moi, juste au moment où je quitte la vie publique. Une immense fierté, aussi, pour mon pays.
En 1989, le président Mitterrand avait créé l’événement dès le premier jour du Sommet en annonçant l’effacement de la dette publique de 35 pays africains. De même, sur proposition du Canada, les chefs d’Etat et de gouvernement avaient validé la création d’un fonds spécial pour la protection de l’environnement. Et n’oublions pas que c’est à Dakar qu’est née TV5 Afrique, à mon initiative, et que c’est à partir de ce troisième Sommet que la Francophonie a initié la coopération juridique et judiciaire, qui nous a mené aujourd’hui à l’engagement de l’Oif en faveur de l’Etat de droit et de la démocratie. Aujourd’hui, à Dakar, sur les terres de mon pays natal, c’est un sentiment de plénitude qui m’envahit : depuis 25 ans, la Francophonie a grandi. Elle s’est transformée pour devenir, aujourd’hui, une organisation à part entière, reconnue et appréciée par toute la Communauté internationale ».
Difficile succession d’Abdou Diouf, fait remarquer le quotidien burkinabé L’Observateur Paalga qui s’interroge : « Qui pour chausser les bottes du géant Diouf ? ». Pour le journal jusqu’à la veille du sommet « aucun consensus n’avait encore été trouvé entre les cinq prétendants ».
Anani GALLEY