L’Afrique vaut 24% du fardeau total des maladies dans le monde, mais ne dispose que 3% du personnel de santé mondial (CDC Afrique)

Afriquinfos Editeur
5 Min de Lecture
Samuel Dhol Ayeun, a trainee doctor who fled from South Sudan to Uganda, poses for a photo at the Mulago National Specialised Hospital in Kampala, Uganda June 17, 2021. Picture taken June 17, 2021. REUTERS/Abubaker Lubowa

Agenda

mai 2024
L M M J V S D
 12345
6789101112
13141516171819
20212223242526
2728293031  

Windhoek (© 2024 Afriquinfos)- L’Afrique subsaharienne représente environ 24% du fardeau total des maladies dans le monde, alors qu’elle ne dispose que de 3% du personnel de santé mondial, indique un communiqué du CDC Afrique. La même information a été confirmée par Jean Kaseya, directeur général du CDC, lors du Forum sur l’investissement dans le personnel de santé en Afrique qui s’est déroulé à Windhoek (capitale de la Namibie), du 6 au 8 mai 2024.

D’après le directeur du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), une grave pénurie de personnel de santé en Afrique a exacerbé les impacts des urgences de santé publique récurrentes sur le continent.

Pour la seule année 2023, le continent africain a enregistré 166 épidémies, une tendance qui devrait se poursuivre en 2024, selon CDC Afrique. M. Kaseya a encouragé les pays africains à unir leurs efforts pour mettre en œuvre la décision de l’Union africaine de 2017, qui préconisait le recrutement, la formation et le déploiement de deux millions d’agents de santé communautaires institutionnalisés d’ici 2030.

Soulignant les retombées économiques significatives des investissements dans le domaine de la santé, il a mis en garde contre le fait que l’Afrique ne progressera pas sans disposer d’un personnel de santé adéquat.

- Advertisement -

Un projet axé sur la formation des personnels de santé

En Afrique aujourd’hui, compte tenu des contextes macro-économiques difficiles, des déséquilibres des marchés du travail et des conditions de travail défavorables dans le secteur de la santé et des risques en matière de protection et de sécurité, un agent de santé qualifié sur trois est au chômage ou sous-employé. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) prévoit que sa région Afrique (47 pays) connaîtra à une pénurie estimée à 5,3 millions d’agentes et agents de santé d’ici 2030.

La Charte – élaborée par l’OMS en collaboration avec les États membres africains, le Fonds mondial et d’autres partenaires – énonce des principes fondamentaux visant à stimuler et à harmoniser les investissements à long terme durables dans la formation des personnels de santé et la création d’emplois autour d’un plan d’investissement national commun, ancré dans des analyses solides comme l’analyse du marché du travail dans le secteur de la santé.

Cela réduira les dédoublements et les inefficiences potentielles et contribuera par ailleurs à mobiliser les ressources supplémentaires dont les pays ont besoin pour progresser vers la couverture sanitaire universelle et la fourniture d’un ensemble de soins de santé essentiels. L’objectif phare est de réduire de moitié la pénurie d’agentes et agents de santé dans les pays africains d’ici 2030.

‘’Le lancement de la Charte africaine pour l’investissement en faveur des personnels de santé est une étape importante pour le continent africain et pour tous les investisseurs dans le secteur de la santé et nous sommes fiers d’avoir contribué à son élaboration et de l’avoir signée, a déclaré Shunsuke Mabuchi, responsable des systèmes résistants et pérennes pour la santé et de la préparation et la riposte aux pandémies au Fonds mondial. Nous saluons l’adhésion forte de nos partenaires aux principes et aux actions inscrits dans la Charte et nous sommes impatients de soutenir sa mise en œuvre.’’

Sur la période 2024-2026, le Fonds mondial investira 1,9 milliard de dollars US dans les ressources humaines pour la santé – dont 1,3 milliard en Afrique, où près de 60 % seront consacrés à la rémunération du personnel de santé. Ce soutien couvre différents domaines alignés sur les stratégies et les plans nationaux. Le Fonds aide actuellement 16 pays africains à faire progresser les processus de planification stratégique et le dialogue sur les ressources humaines pour la santé. Au cours de la période actuelle 2024-2026, environ la moitié des investissements totaux du Fonds mondial dans les ressources humaines pour la santé en Afrique – 634 millions de dollars US – est spécifiquement consacrée aux agentes et agents de santé communautaires, soit 70% de l’investissement mondial.

Le Fonds mondial soutient l’appel à l’action de Monrovia, qui plaide en faveur de la professionnalisation des agentes et agents de santé communautaires, et le Programme de Lusaka, qui appelle à davantage d’investissements pour le renforcement de systèmes de santé résilients, y compris au niveau communautaire.

V. A.