‘L’Afrique peut nourrir le monde’, le milliardaire belge George Arthur Forrest interpelle

Afriquinfos Editeur
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George Forrest (Dr-Twitter Pr RDC)

Kinshasa (© 2025 Afriquinfos)- ‘’L’Afrique peut nourrir le monde »: c’est l’intitulé d’un ouvrage du milliardaire belge George Arthur Forrest publié en mars 2025 (du livre-plaidoyer aux éditions ‘Le Cherche midi’). Préfacé par l’ancien Président sénégalais Macky Sall, l’œuvre dénonce la dépendance alimentaire continuelle du continent africain de l’extérieur. Il importe chaque année 35 milliards de dollars de denrées alimentaires, malgré ses vastes terres arables.

‘’Par son importance vitale, l’agriculture est au cœur de la vie et doit, de ce fait, être hissée comme une priorité dans la définition et la mise en œuvre de nos politiques publiques’’, a expliqué ce 14 mai 2025 l’auteur du livre-plaidoyer en faveur de l’investissement dans l’agriculture en Afrique. Il s’exprimait au cours d’une cérémonie de vernissage du livre tenue à Kinshasa (RDC) en présence du Président de la République, Félix T. Tshisekedi.

Ce 14 mai 2025, à Lubumbashi (Katanga), la ville qui l’a vu naître en 1940, le milliardaire belge a mené le même plaidoyer à l’occasion de la 9 ᵉ édition d’Expobéton (Salon dédié au développement des villes, corridors et zones économiques spéciales en RDC). Alors que cette édition 2025 d’Expobéton portait sur les projets à développer et les opportunités d’affaires dans les corridors sud de la RDC-SADC, George Forrest a longuement parlé d’agriculture !

Prenant exemple sur la République démocratique du Congo (RDC), il souligne que pour attirer les capitaux vers le secteur agricole, les autorités africaines devraient réformer l’environnement des affaires. Il a appelé dans ce sens à supprimer la loi agricole de 2011, qui exige que 51% des parts des entreprises agricoles soient détenues par des Congolais. « La suppression de cette loi permettra de restaurer la confiance et de rendre le pays plus attractif« , a fait savoir George Forrest cité par ‘l’Agence Ecofin’.

La RDC dispose d’atouts agricoles exceptionnels, mais sous-utilisés, comme la plupart des pays africains: des terres arables estimées à près de 80 millions d’hectares, un climat favorable et un réseau hydrographique dense. Pourtant, le pays reste largement dépendant des importations pour nourrir sa population (de plus de 100 millions d’âmes). Selon les autorités congolaises, la RDC importerait chaque année des denrées alimentaires pour « trois milliards de dollars« .

Un ouvrage sous forme de testament

L’ambition affichée par George Forrest est claire: «Remettre le grenier du Congo à l’intérieur de nos frontières». Il exhorte ainsi au lancement d’une nouvelle politique agricole pour «que le Congo produise ce qu’il consomme et consomme ce qu’il produit». ‘’Merci, George, pour cette contribution très importante (…) Cela va vraiment être une sorte de bible pour ceux qui vont se lancer avec nous dans ce rêve de faire la revanche de l’agriculture sur les mines’’, a salué Félix Tshisekedi lors du vernissage sus-mentionné.

Longtemps figure emblématique du secteur minier congolais, George Forrest a opéré un virage significatif vers l’agriculture. En 2018, il a mis fin aux activités minières du « Groupe Forrest International » pour se concentrer sur des secteurs tels que les infrastructures, l’énergie et surtout l’agro-industrie. Cette transition s’est concrétisée par la création de « GoCongo », une holding agroalimentaire visant à promouvoir l’autosuffisance alimentaire en RDC.

« GoCongo » regroupe aujourd’hui diverses activités comme l’élevage de bovins, avec plus de 56.000 têtes de bétail, des unités de transformation agroalimentaire – biscuiterie, production de farine, transformation de viande – ainsi que des exploitations agricoles couvrant plusieurs milliers d’hectares.

Ce développement intégré illustre la volonté de George Forrest de bâtir une filière complète, de la production à la transformation, pour contribuer concrètement à la souveraineté alimentaire de ce pays de la région des Grands Lacs, et des Etats africains en général.

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