Yaoundé (© 2019 Afriquinfos)- Les six pays de Cemac, la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale, réuni vendredi 22 novembre à Yaoundé ont annoncé leur volonté de réformer le franc CFA. Une décision qui intervient alors que les pays d’Afrique de l’Ouest s’apprêtent à réformer le franc CFA en vue de l’introduction d’une nouvelle monnaie en 2020, l’éco, ceux d’Afrique centrale s’interrogent eux aussi sur l’évolution de la monnaie héritée de la colonisation.
C’est la première fois que collectivement les pays de la Cemac annoncent une telle volonté. Mais ils souhaitent tout de même garder une monnaie commune. Jusqu’à présent plutôt réservé sur une telle évolution, ces pays répondent aux attentes d’une partie de leurs opinions publiques.
Ils ont chargé leur banque centrale, la BEAC, de proposer « dans un délai raisonnable […] un schéma d’évolution ». On n’en sait pas plus pour l’instant, mais le président tchadien, Idriss Déby a été explicite sur l’objectif, « demain, a-t-il dit, quand nous sortirons du franc CFA, nous appartiendrons à un seul cadre monétaire ». Il souhaite donc toujours une monnaie commune, mais qui ne serait plus le CFA.
Mais le président camerounais, Paul Biya, a tempéré les ardeurs, rappelant que « l’actuelle politique monétaire a permis jusqu’à présent d’assurer la stabilité financière de la région ». Ce rappel est un point important, car la situation économique de la zone Cemac ne ressemble en rien à celle de l’Afrique de l’Ouest. Si la zone UEMOA flirte avec des taux de croissance à 6%, c’est loin d’être le cas dans la Cemac.
La ruine a atteint les pays d’Afrique centrale par la crise pétrolière de 2014 qui a failli d’ailleurs entrainé une dévaluation du CFA, finalement évitée par l’activisme de la France et du FMI. Toute réforme monétaire devra s’accompagner de profondes transformations dans la Zone Cemac en raison que ses pays sont encore trop dépendantes du pétrole et insuffisamment diversifiées.
V.A.