Gaborone (© 2024 Afriquinfos)- Au lendemain de la Conférence des chefs d’état-major africains organisée conjointement par les Etats-Unis et le Botswana, le commandant du Commandement des États-Unis pour l’Afrique, le général Michael Langley, a animé depuis Gaborone, une conférence de presse. Au cours de celle-ci, face aux médias du continent, il a répondu aux questions d’ordre sécuritaires en Afrique notamment dans la région ouest-africaine.
Le Commandant de l’AFRICOM a d’entrée reconnu la complexité de la mission qui est la sienne en Afrique, mais insiste sur le fait que des réponses adéquates y sont apportées avec le concours des différents acteurs: ’En tant que commandant combattant chargé d’une zone de responsabilité aussi vaste que le continent africain, avec de nombreux partenaires, pouvant dialoguer avec 53 pays pour échanger des idées et partager des objectifs communs de stabilité, de sécurité et de prospérité, j’ai conscience qu’il existe certains des défis que nous relevons. A savoir la dissuasion des menaces et la capacité de réponse aux crises. Mais nous y parvenons en renforçant les capacités de nos partenaires africains sur le continent par le biais d’une approche pan-gouvernementale. En effet, face à nos défis communs, nous adoptons une approche dirigée par l’Afrique avec le soutien des Etats-Unis’’.
S’agissant de la menace djihadiste du Sahel vers les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest, le Général Langley estime que ‘’la question était de savoir comment le risque a évolué avec le retrait des troupes françaises et américaines de la région du Sahel. Pour moi, le Sahel est devenu moins sûr. Premièrement, en raison de l’augmentation du nombre de factions ou d’organisations extrémistes violentes, qu’il s’agisse du JNIM, de Daech-Sahel ou de Daech-Afrique de l’Ouest; Boko Haram est toujours présent. Il s’agit donc d’un phénomène qui a pris une ampleur considérable dans toute la région, et qui est sur le point de se propager en l’Afrique de l’Ouest côtière’’. Pour le commandant de l’AFRICOM, la ‘’gouvernance faible’’ sert de terreau à ces organisations terroristes: ‘’Les populations, les régions, dans toute l’Afrique de l’Ouest côtière, un certain nombre de régions au-delà de leurs frontières nord ainsi non gouvernées, sont susceptibles d’être influencées par les organisations extrémistes violentes.’’
Les Etats-Unis entendent de ce fait, poursuivre leur collaboration avec les pays concernés pour éradiquer la menace terroriste: ‘’Nous entendons dialoguer avec ces pays, identifier leurs besoins pour qu’ils prennent la tête d’une solution durable, et dans la plupart des cas, il s’agira d’une approche pangouvernementale de leur côté également. C’est là que notre structure «3D» au sein de l’AFRICOM intervient, car nous avons ces objectifs communs, ces défis communs, nous avons adopté une approche d’une solution durable par le biais d’une approche pangouvernementale. Et beaucoup de nos activités et investissements se sont avérés efficaces dans le passé. Et je suis sûr qu’ils le seront à l’avenir sous l’impulsion de nos partenaires africains », s’est voulu optimiste le général Michael Langley.
Questionné sur la force et l’importance de Daech-Somalie en tant que menace terroriste régionale et mondiale, l’officier américain a fait savoir que « nous avons continué à surveiller et à évaluer ce que Daech-Somalie fait jusqu’à présent, car nous recherchons des indications d’alertes dans l’esprit et avec l’intention de protéger notre territoire national, mais aussi au niveau mondial, nous observons les effets de Daech, puisque cette organisation est toujours présente dans un certain nombre de régions dans le monde entier, et également sur le continent africain en Somalie.’’
S. B.