La veuve de Thomas Sankara relance la ‘déclassification du secret Défense’ autour de la mort de son mari

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Montpelier (© 2022 Afriquinfos)- Six mois après le premier volet du procès de Thomas Sankara, la veuve de l’ex-président Burkinabé remet sur le tapis la suppression des restrictions d’accès à des documents classifiés. S’exprimant à l’occasion du 35ème anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara et 12 de ses compagnons, Mariam Sankara appelle à faire la lumière sur les complicités extérieures de ces assassinats.

« Je tiens à vous remercier, toutes et tous, de votre soutien avant et pendant ce premier volet du procès. Mes remerciements vont aux avocats des familles, aux animateurs de la campagne de la ‘’lutte contre l’impunité, justice pour Thomas Sankara’’, à l’Afrique militante en général, aux associations du Burkina, à la Diaspora, au peuple burkinabé et aux amis du Burkina Faso. Nous devons toutefois savoir que notre lutte n’est pas finie. Dans une prochaine étape, il sera question du volet international du procès Thomas Sankara et ses 12 compagnons, volet devant faire la lumière sur les complicités extérieures de ces assassinats. », peut-on lire dans un communiqué daté du 15 octobre 2022.

« Par conséquent, cette situation nous oblige à rester vigilants et patients car il nous faut franchir une étape décisive. La campagne ‘’lutte contre l’impunité, justice pour Thomas Sankara’’ continue. Nous ne devons pas nous laisser distraire par ceux-là même qui n’ont jamais voulu de ce procès. », a laissé entendre Mme Sankara.

S’agissant de l’idée d’une réconciliation relancée récemment par les autorités du Burkina ces derniers temps, la famille Sankara, a «  trouvé cette idée judicieuse pour la stabilité et la cohésion durable de notre pays. Car notre quête de justice n’est pas motivée par un sentiment de vengeance ou de revanche. Mais comme vous le savez, la condamnation de Blaise Compaoré – malgré sa demande de pardon écrite et lue – est toujours valable. », a fait savoir l’ex-première dame du Faso.

D’après la veuve, « la réconciliation nationale ne saurait se faire dans l’oubli des normes judiciaires requises. Acter une justice à deux vitesses, reviendrait à légitimer l’existence des citoyens de première et de seconde zone. Une réconciliation irrespectueuse de nos juridictions ne saurait assurer la cohésion sociale ».

Le 6 avril 2022, le tribunal militaire de Ouagadougou annonçait de lourdes condamnations  (prison à perpétuité), pour l’ancien président du Burkina Faso Blaise Compaoré, mais aussi pour le commandant de sa garde Hyacinthe Kafando et le général Gilbert Diendéré, un des chefs de l’armée. Tous trois ont été condamnés pour « attentat à la sûreté de l’État ». Ce dernier et Blaise Compaoré ont également été reconnus coupables de « complicité d’assassinat » de Thomas Sankara le 14 octobre 1987.

L’approche de Mme Sankara pour vaincre le terrorisme

Dans son message, Mme Sankara en a profité pour encourager le Burkina Faso à se tourner vers d’autres partenariats s’agissant de la lutte contre le terrorisme.

« Le Burkina, comme nous le savons tous, traverse une période grave de son Histoire du fait de la déstabilisation qui lui est imposée par des terroristes soutenus par des forces de l’ombre. Ces forces veulent rayer notre pays de la carte du monde ». « Ce projet est inacceptable ». Indique l’ex-première dame.  « Nous devons tous opter pour le soutien de nos forces de sécurité, des familles des victimes et des déplacés de guerre qui se comptent par milliers », assure l’épouse du ‘’Che Guevara africain’’.

D’après la veuve de T. Sankara, il faut certes s’appuyer sur les forces burkinabés, « mais il est impératif qu’au besoin, le Burkina Faso fasse recours « aux partenaires honnêtes et crédibles » précise-t-elle.

Ce message de Mariam Sankara intervient alors même que des assises nationales débutées vendredi au Burkina Faso ont nommé un président de transition le capitaine Ibrahim Traoré, auteur d’un deuxième putsch en huit mois, qui a renversé le lieutenant-colonel Paul-Henry Sandaogo Damiba.

Pays d’Afrique de l’ouest Frontalier du Mali et du Niger, le Burkina Faso est le théâtre de fréquentes attaques djihadistes depuis 2015.

Vignikpo Akpéné