La Tabaski 2025 va rimer avec préservation du cheptel marocain pour riposter à la désertification

Afriquinfos Editeur
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Mohammed VI (DR-Oumy Thiare Twitter )

Rabat (© 2025 Afriquinfos)- Au Maroc, le Roi Mohammed VI a exhorté mercredi 26 février la population à renoncer au sacrifice du mouton lors de la fête de l’Eid, en raison de la sécheresse qui dure depuis sept ans dans le pays. Son père, le roi Hassan II, avait déjà fait une telle demande en 1996 pour des raisons similaires.

En tant que « Commandeur des croyants », le Roi a souligné la baisse significative du cheptel, causée par la sécheresse, qui a entraîné une hausse des prix de la viande. Dans un discours diffusé à la télévision publique, il a mentionné que « notre pays fait face à des défis climatiques et économiques importants », résultant en une diminution substantielle du cheptel.

Étant conscient de l’importance de cette célébration sur les plans religieux et social, le roi a demandé à son peuple de s’abstenir de pratiquer ce rite pour la première fois depuis 1996, avertissant que cette action pourrait nuire à de nombreux citoyens, notamment ceux à faibles revenus.

Le ministère de l’Agriculture indique que le Maroc connaît sa pire sécheresse depuis les années 1980, entraînant une diminution du cheptel de 38 % par rapport à l’année précédente, en raison d’un déficit pluviométrique de 53 % par rapport à la moyenne des 30 dernières années. Cette crise hydrique a provoqué une flambée des prix de la viande rouge, le gouvernement ayant été critiqué pour ne pas subventionner directement ce produit, malgré des aides aux importateurs.

À Casablanca, le kilo de viande rouge est vendu entre 11 et 12 euros, un montant élevé pour les plus démunis, face à un salaire minimum d’environ 290 euros mensuels. La fête de l’Aïd Al Adha, très célébrée au Maroc et dans le monde musulman, suivra l’Aïd El Fitr, qui marque la fin du mois de jeûne du ramadan, prévu pour débuter à la fin de cette semaine.

Dans son message, le roi a rappelé que la fête du sacrifice, bien qu’importance dans la tradition musulmane, ne fait pas partie des cinq piliers de l’islam, mais relève de la « sounna », un ensemble de normes et traditions respectées.

V. A.