La relation Paris-Alger reste bloquée et totalement gelée (J.-N. Barrot)

Afriquinfos Editeur
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Photo diffusée par le ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères (MEAE) montrant le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (c) à son arrivée à Alger, le 6 avril 2025.

La relation entre la France et l’Algérie reste « totalement gelée » depuis l’expulsion brutale mi-avril de douze fonctionnaires français par Alger et une mesure de représailles similaires par Paris, a déploré ce 11 mai 2025 le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, lors d’un entretien ‘France Inter/France Télévisions/Le Monde‘.

Plusieurs élus français, dont des députés et sénateurs de gauche et du centre, se sont rendus cette semaine en Algérie pour commémorer les massacres du 8 mai 1945, en pleines tensions entre Alger et Paris. « Ces massacres de Sétif méritent d’être commémorés. D’ailleurs l’Ambassade de France à Alger a déposé une gerbe à cette occasion », a souligné Jean-Noël Barrot. « Ça s’inscrit dans la logique de mémoire de vérité dans laquelle la France est engagée depuis 2017 », a-t-il précisé.

Photo diffusée par le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) montrant le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (g) reçu par le Président algérien Abdelmajid Tebboune, le 6 avril 2025 à Alger.

« Il est toujours positif que les parlementaires puissent se déplacer à ces occasions, mais la relation reste bloquée et totalement gelée », a-t-il souligné. Rappelé en France à la demande d’Emmanuel Macron, l’Ambassadeur de France à Alger Stéphane Romatet est toujours à Paris « pour consultations » et aucune date de retour en Algérie n’a été évoquée pour le moment.

Cette situation est « la faute des autorités algériennes qui ont décidé brutalement d’expulser douze de nos agents« , a accusé le chef de la diplomatie de l’Hexagone. « Ce n’est pas uniquement une décision brutale sur le plan administratif, ce sont des hommes et des femmes qui ont dû quitter précipitamment leurs familles, leurs enfants, leurs domiciles », a-t-il ajouté. Interrogé sur de potentielles sanctions contre Alger, Jean-Noël Barrot a rappelé avoir pris en début d’année des mesures « pour restreindre l’accès à la circulation des dignitaires » en France, qui avaient été « vivement ressenties par les personnes concernées ».

« Je ne m’interdis pas d’en prendre (de nouvelles, ndlr). Je ne dirai pas forcément quand je les prendrai, quand je ne les prendrai pas. Ainsi fonctionne la diplomatie », a-t-il conclu.

© Afriquinfos & Agence France-Presse