La quantité de réfugiés burkinabè en Côte d’Ivoire

Depuis septembre 2022, plus de quatre-vingt mille réfugiés burkinabè ont trouvé refuge en Côte d’Ivoire pour fuir violences et exactions quotidiennes. Ces réfugiés fuient à la fois les attaques djihadistes et les opérations souvent menées par milices et ex-soldats burkinabè.

Afriquinfos.com
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Détenus pendant une semaine au Burkina Faso par les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), cinq gendarmes ivoiriens ont été finalement libérés le 28 juin, après intervention diplomatique d’Abidjan à Ouagadougou. 

Cinq gendarmes ivoiriens ont retrouvé Abidjan le 28 juin au soir, finalement libérés.

Détenus dès le 21 juin, les Vdp les ont interpellés après avoir franchi la frontière ouest-est Les autorités ivoiriennes ont alors contacté leurs homologues de Ouagadougou pour réclamer un retour rapide. Et sécurisé de leurs agents.

Ce déploiement diplomatique a permis une négociation discrète, sous pression, aboutissant à la remise des gendarmes entre deux États voisins. La frontière ivoirienne avec le Burkina Faso, longue de environ six cents kilomètres, reste poreuse, propice aux incidents non encadrés, dangereux.

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Les VDP sont considérés comme les supplétifs de la junte militaire qui dirige le Burkina depuis le coup d’État de septembre 2022. La montée des tensions entre Abidjan et Ouagadougou s’est aggravée depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Traoré, opposé aux intérêts français.

Abidjan appelle à la paix et à la stabilité, condamne fermement les coups d’État survenus récemment au Sahel, notamment Burkina et Mali.

Le Burkina Faso a rejoint la confédération souverainiste Alliance des États du Sahel, rompant ses liens avec la France coloniale.

La Côte d’Ivoire, fidèle à ses alliances françaises, subit la pression géopolitique de ses voisins à orientation anti-occidentale assumée.

Depuis septembre 2022, plus de quatre-vingt mille réfugiés burkinabè ont trouvé refuge en Côte d’Ivoire pour fuir violences et exactions quotidiennes. Ces réfugiés fuient à la fois les attaques djihadistes et les opérations souvent menées par milices et ex-soldats burkinabè. Accueillis dans l’ouest ivoirien, ces déplacés imposent un défi humanitaire lourd pour les autorités locales et les ONG sur place.

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L’incident des gendarmes a rappelé brutalement combien cette frontière peut devenir un front invisible lourd de conséquences militaires. Les arrestations d’agents étatiques ivoiriens attestent de l’instabilité croissante dans la région et la défiance entre États voisins. Au-delà d’un simple incident, c’est la relation diplomatique entre Côte d’Ivoire et Burkina Faso qui a vacillé. Pendant plusieurs jours. La libération des gendarmes marque un retour provisoire au calme. Mais la méfiance entre les deux États reste plus vive que jamais.

Les volontaires VDP demeurent une milice non contrôlée de facto. Posant une menace permanente à la sécurité régionale fragile actuelle. La communauté ouest-africaine suit de très près ce genre d’événements. Car ils peuvent facilement dégénérer en crise ouverte régionale. Abidjan promet de renforcer la surveillance des frontières. Et la diplomatie pour éviter de nouveaux enlèvements ou incidents similaires à l’avenir.

Cet incident rappelle enfin que la paix Sahelienne dépend plus que jamais de confiance, d’accords clairs, et d’observance étatique réelle.

Article publié en partenariat avec Pouvoirs Magazine